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Actualités - CHRONOLOGIE

L’offre de paix saoudienne appuyée par la majorité des pays arabes

La majorité des pays arabes ont désormais exprimé leur soutien à l’initiative de paix saoudienne, tandis que les pressions internationales s’accentuent sur Israël et que les violences israélo-palestiniennes continuent. Le processus de paix étant dans l’impasse, sans perspective politique sur le terrain, l’offre saoudienne prend progressivement la forme d’une nouvelle dynamique qui suscite un intérêt arabe et international croissant, à moins d’un mois du sommet arabe de Beyrouth. Le prince héritier saoudien Abdallah ben Abdel Aziz compte y présenter officiellement son initiative, dans l’espoir qu’elle devienne ensuite un plan adopté par l’ensemble des pays arabes. Par contraste, les pressions internationales se renforcent sur Israël qui poursuivait vendredi une opération militaire déclenchée jeudi dans deux camps de réfugiés et lors de laquelle quatorze Palestiniens et un militaire israélien ont été tués et plus de 150 Palestiniens blessés. Le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, a demandé jeudi que les forces israéliennes se retirent «immédiatement» des camps de réfugiés et jugé un cessez-le-feu «encore plus nécessaire aujourd’hui que jamais», invitant les deux parties à reprendre «des négociations politiques». Les États-Unis, accusés par les pays arabes d’encourager Israël à poursuivre ses agressions contre les Palestiniens, ont appelé jeudi l’État hébreu à faire preuve de «la plus grande retenue» dans son intervention dans le camp de réfugiés palestiniens à Balata, près de Naplouse. Le chef de la diplomatie allemande Joschka Fischer a appelé «Israël et les Palestiniens à cesser sans délais la violence», affirmant que le gouvernement allemand était «profondément inquiet de la récente grave escalade de la violence dans les territoires palestiniens». Dans le monde arabe, exception notable, la Syrie, pays-clé du Proche-Orient, n’a encore pas réagi à l’offre de paix saoudienne. Les six monarchies du Golfe, l’Égypte, la Jordanie, proches alliés de Washington, et les Palestiniens ont déclaré leur soutien à l’initiative du prince Abdallah. Le président américain George W. Bush, dont le pays est le coparrain du processus de paix au Proche-Orient, a «fait l’éloge» de ces propositions. Washington, qui souhaite voir ce projet «s’étoffer», a dépêché à Ryad le secrétaire d’État adjoint chargé du Proche-Orient William Burns, pour des entretiens avec le prince héritier, qui dirige de facto le royaume saoudien. Le président égyptien Hosni Moubarak s’est cependant montré pessimiste sur les chances réelles de réussite de l’offre saoudienne, exprimant des «doutes» sur la volonté israélienne de se retirer des territoires occupés depuis 1967. L’Égypte et la Jordanie sont les seuls pays à avoir signé des traités de paix avec Israël, et ouvert des ambassades à Tel-Aviv. L’initiative du prince Abdallah a pris un nouvel élan jeudi où les pays arabes du Golfe se sont prononcés collectivement pour un État d’Israël «sûr et pleinement reconnu» en échange d’un État palestinien viable sur les territoires occupés par Israël en 1967. La proposition saoudienne a été officiellement endossée par les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG : Arabie saoudite, Koweït, Émirats arabes unis, Qatar, Bahreïn et Oman) à Grenade (sud de l’Espagne), où se tenait un sommet entre l’Union européenne (UE) et le CCG. Les deux groupes régionaux ont appelé Israël à laisser le président palestinien Yasser Arafat, confiné à Ramallah depuis début décembre, se rendre au sommet de la Ligue arabe prévu fin mars à Beyrouth. Pour le CCG, la présence de M. Arafat au sommet de Beyrouth «sera un signe clair de la volonté d’Israël de faire la paix avec les Arabes». L’initiative saoudienne porte essentiellement sur un retour d’Israël aux frontières d’avant juin 1967, avec un retrait israélien de la Cisjordanie, la bande de Gaza, de Jérusalem-Est et du plateau syrien du Golan. En échange, tous les pays arabes qui n’ont pas de liens avec Israël s’engageraient à établir des relations diplomatiques avec ce pays.
La majorité des pays arabes ont désormais exprimé leur soutien à l’initiative de paix saoudienne, tandis que les pressions internationales s’accentuent sur Israël et que les violences israélo-palestiniennes continuent. Le processus de paix étant dans l’impasse, sans perspective politique sur le terrain, l’offre saoudienne prend progressivement la forme d’une nouvelle dynamique...