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Actualités - ANALYSE

Londres multiplie ses avertissements

La Grande-Bretagne de Tony Blair, plus proche allié des États-Unis, a multiplié hier les avertissements sur le danger «pour le monde entier» que constitue l’Irak, semblant donner corps à l’hypothèse d’une action militaire à venir contre Bagdad. «L’accumulation d’armes de destruction massive par l’Irak constitue une menace, non seulement pour cette région mais pour le monde entier», a affirmé M. Blair dans une interview à la télévision australienne ABC. «Depuis le 11 septembre, nous avons agi de façon calme, mesurée et raisonnable, par la discussion, et nous continuerons à le faire, mais quand nous serons prêts à passer à l’action, alors nous l’annoncerons», a poursuivi le chef du gouvernement britannique. Même si Downing Street a ensuite souligné «qu’aucune décision n’était prise», les propos de M. Blair constituent l’avertissement le plus clair contre l’Irak dans la bouche de celui qui avait été le principal ambassadeur de la cause américaine pour la guerre en Afghanistan. Le porte-parole de Downing Street a ensuite été encore plus précis dans les accusations contre Bagdad, affirmant que le régime irakien «continue de produire des armes de destruction massive». Une attaque américaine contre l’Irak est évoquée depuis que le président américain George Bush a accusé le 29 janvier ce pays de former «un axe du mal» avec l’Iran et la Corée du Nord, suscitant l’inquiétude dans le monde arabe et aussi en Europe. Les Britanniques se sont refusé à préciser leurs accusations contre Bagdad, mais le porte-parole de M. Blair n’a pas nié l’intention de Londres de présenter prochainement un dossier détaillé de ses pièces à conviction. Une telle campagne d’opinion publique rappellerait très exactement celle déjà entreprise par le gouvernement britannique, qui avait publié un dossier à charge sur l’implication d’Oussama Ben Laden dans les attentats du 11 septembre trois jours avant le début des bombardements en Afghanistan. La Grande-Bretagne s’était ensuite posée comme l’alliée la plus fidèle des États-Unis, en participant aux premières frappes, et elle dirige aujourd’hui la force internationale de sécurité déployée à Kaboul. M. Blair a affirmé à ABC «avoir expressément dit deux jours après le 11 septembre que la question des armes de destruction massive serait le problème suivant qu’il faudrait résoudre après celui du terrorisme international». «Cela fait partie d’un processus logique enclenché depuis le 11 septembre», a renchéri le porte-parole du Premier ministre. Le couple anglo-américain semble en tout cas retrouver ses réflexes d’étroite coordination d’avant la guerre en Afghanistan. M. Blair s’est entretenu au téléphone avec M. Bush, avant de rendre visite en avril au président américain, selon la presse – ses services refusent de le confirmer. Ce sommet aura pour but de «finir de mettre au point les détails d’une action militaire pour renverser (le président irakien) Saddam Hussein», selon l’hebdomadaire The Observer. Mais Downing Street a assuré qu’aucune décision n’était encore arrêtée, et a laissé entendre qu’il faudrait du temps avant toute action. L’arsenal présumé de Bagdad «est une menace à laquelle il va falloir répondre, mais la question-clé est de savoir comment», a affirmé le porte-parole. Après avoir été reçu lundi par M. Blair, le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan avait de son côté tenu à prévenir devant la presse qu’«attaquer l’Irak à ce stade ne serait pas sage».
La Grande-Bretagne de Tony Blair, plus proche allié des États-Unis, a multiplié hier les avertissements sur le danger «pour le monde entier» que constitue l’Irak, semblant donner corps à l’hypothèse d’une action militaire à venir contre Bagdad. «L’accumulation d’armes de destruction massive par l’Irak constitue une menace, non seulement pour cette région mais pour le monde entier», a affirmé M. Blair dans une interview à la télévision australienne ABC. «Depuis le 11 septembre, nous avons agi de façon calme, mesurée et raisonnable, par la discussion, et nous continuerons à le faire, mais quand nous serons prêts à passer à l’action, alors nous l’annoncerons», a poursuivi le chef du gouvernement britannique. Même si Downing Street a ensuite souligné «qu’aucune décision n’était prise», les...