Stop aux stops abusifs !

Le panneau de signalisation routière «STOP» est le seul panneau de forme octogonale, alors que tous les autres panneaux sont de forme triangulaire (danger), ronde (interdiction) ou rectangulaire (indication). Si cette forme unique lui a été donnée, c’est pour souligner l’importance primordiale qu’il représente, car il indique, en même temps, un danger de collision et une obligation d’arrêt. Ce panneau doit être accompagné d’une bande blanche barrant la chaussée sur toute sa largeur, et derrière laquelle les voitures sont obligées de «stopper». Mais il semble que ces impératifs aient échappé à la municipalité de Beyrouth qui plante ce panneau au hasard, peut-être selon les disponibilités de son stock et l’humeur de ses «techniciens» ? C’est ainsi que le panneau qui apparaît sur la photo de gauche est placé à l’intersection des rues Monnot (Monot pour la municipalité) et Rouchaïd el-Dahdah. Inutile de chercher les plaques de ces rues, elles n’existent pas. J’espère que la municipalité possède un plan qui lui indique où elles se trouvent, pour pouvoir les repérer sur le terrain. (Je passe sous silence l’église voisine qui a profité du poteau pour signaler sa présence). Or les automobilistes qui arrivent à ce carrefour par la seule rue qui y mène, à savoir la rue Monnot, peuvent aller à leur choix dans n’importe quelle direction, puisque les trois autres rues du carrefour sont à sens unique à partir de cette intersection. Et les automobilistes n’ont donc aucun besoin de s’arrêter ! Avec l’autre panneau de «STOP» représenté sur la photo de droite, la municipalité a fait encore mieux. En effet, ce panneau planté sur un trottoir de la rue Adib Ishak (située en plein centre d’Achrafieh au cas où la municipalité ne le saurait pas) est là, tout seul, au beau milieu de nulle part sans qu’aucune rue ne vienne déranger la quiétude des automobilistes. La rue la plus proche est située à quelque soixante ou soixante-dix mètres du panneau, et c’est là que celui-ci aurait dû être installé. Pour une fois, on peut dire qu’il est heureux que les conducteurs libanais ne soient pas très pointilleux sur le respect des indications des panneaux de signalisation. Imaginez un peu les beaux embouteillages, les carambolages en série et les concerts de klaxons qu’on aurait eus si les conducteurs s’arrêtaient pile devant ces panneaux comme la loi l’exige ! (Textes et photos)