Actualités - CHRONOLOGIE
Le gouverneur de la Banque centrale menacé de limogeage
le 29 juillet 1999 à 00h00
Les marchés financiers se montrent de plus en plus agacés par les déclarations contradictoires des responsables monétaires de la zone euro, qui les empêchent d’avoir une vision claire de la politique à venir de la Banque centrale européenne. C’est le futur président de la Bundesbank, Ernst Welteke, qui a le plus porté sur les nerfs des marchés ces derniers jours. Il remplacera Hans Tietmeyer début septembre. En déclarant mardi, deux jours avant un conseil des gouverneurs de la BCE, qu’il rejoindra en septembre, qu’il ne voulait pas d’un euro trop fort face au dollar, il est allé totalement à contre-courant des patients efforts de ses futurs collègues pour redonner du tonus à l’euro et a donné l’impression de se contredire. Cette déclaration est apparue d’autant plus incongrue que l’euro commence à peine à se remettre de six mois de faiblesse face au billet vert. «Il y a un vrai problème de visibilité actuellement. Le futur président de la Buba dit tout et son contraire», s’inquiète Philippe Meyer, économiste pour la Société Générale. Et M. Welteke est loin d’être le seul à brouiller les cartes alors que les marchés veulent de la clarté. À l’issue de la dernière réunion des gouverneurs, le président de la BCE, Wim Duisenberg, avait indiqué que «le biais vers un resserrement monétaire se faisait jour progressivement» et que le passage éventuel à un taux de refinancement (Refi) variable serait examiné dans les mois à venir. Mais, quelques jours plus tard, Eugenio Domingo Solans, membre du directoire de la BCE et gouverneur de la Banque centrale d’Espagne, contredisait le président. Il assurait qu’une hausse de taux était écartée dans le contexte actuel et qu’il fallait rester «souple» sur le système des taux. Le basculement d’un système de taux fixe, où la BCE est seule à décider, à un système de taux variable, où les emprunteurs ont leur mot à dire, n’est pas anodin. À l’heure où la croissance redémarre et l’inflation allemande et italienne frémit, l’adoption d’un taux variable aboutirait à une hausse du loyer de l’argent. Les hommes politiques ont eux aussi contribué à brouiller le message. Dans les mois qui ont suivi la naissance de l’euro, quasiment chaque ministre des Finances de la zone euro y est allé de sa petite phrase. Plus grave aux yeux des investisseurs, les Onze ont accepté que l’Italie, confrontée à un fort ralentissement économique, réduise moins que prévu son déficit public. Après de longs palabres, les ministres des Finances semblent désormais s’exprimer d’une seule voix sur le thème : la monnaie unique européenne a «un potentiel d’appréciation» et la reprise économique en Europe se reflètera dans le taux de change en «temps utiles». Pour Pascal Coret, analyste auprès de CDC Marchés, ces multiples hésitations se paient sur les marchés. Les dissonances ont «eu un impact non négligeable sur la faiblesse de l’euro» et en matière d’obligations les titres italiens payent par une décote les interrogations du marchés, estime-t-il. La mise en place «d’un embryon de système de biais» comme l’a suggéré récemment M. Duisenberg, à l’image de ce que pratique la Réserve fédérale américaine, peut laisser espérer une stratégie monétaire plus lisible, estime M. Coret.
Les marchés financiers se montrent de plus en plus agacés par les déclarations contradictoires des responsables monétaires de la zone euro, qui les empêchent d’avoir une vision claire de la politique à venir de la Banque centrale européenne. C’est le futur président de la Bundesbank, Ernst Welteke, qui a le plus porté sur les nerfs des marchés ces derniers jours. Il remplacera Hans...
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