Actualités - CHRONOLOGIE
AFRIQUE Chirac achève sa tournée sur un bilan en demi-teinte
le 26 juillet 1999 à 00h00
La quatrième tournée africaine en quatre ans du président Jacques Chirac s’est achevée à Yaoundé sur un bilan en demi-teinte, en l’absence de tout geste concret de la part de trois des pays qu’il a visités et qui passent pour les «mauvais élèves» de l’Afrique francophone. Si son passage au Nigeria a illustré une nouvelle politique africaine de la France qui désormais sort de son «pré carré» francophone pour aller au devant de pays anglophones ou lusophones et s’intéresse à l’ensemble du continent, en Guinée, au Togo et au Cameroun, il n’a pu qu’encourager ses homologues à faire résolument le choix de la démocratie. L’étape guinéenne avait suscité l’espoir de la libération du Pr Alpha Condé, figure de proue de l’opposition au président Lansana Conté et qui est en prison depuis sept mois. L’étape togolaise donnait à anticiper un retour d’exil de Gilchrist Olympio, rival historique du président Gnassingbé Eyadéma. On affirmait toutefois au sein de la délégation française qu’il n’en avait jamais été question, la date du procès d’Alpha Condé ayant déjà été annoncée et Gilchrist Olympio, dont le parti a boycotté la rencontre de Jacques Chirac avec les représentants des forces politiques togolaises, étant peu désireux d’avoir l’air de se placer sous protectorat français. Le chef de l’État a toutefois obtenu l’assurance que le procès de l’opposant guinéen serait «un procès tout à fait transparent et que chacun pourra observer». Des sources guinéennes qui ont souhaité garder l’anonymat ont laissé entendre en outre qu’il bénéficierait, une fois jugé, d’une mesure de grâce. À Lomé, le président Eyadéma s’est engagé à «ne pas toucher à la Constitution», ce qui, selon un membre de la délégation française, «n’allait pas de soi». Après deux mandats, il quittera donc le pouvoir en 2003. Dans l’intervalle, il devrait organiser des législatives anticipées en mars 2000, la date légale la plus proche pour un tel scrutin, ce qui donne un sens concret au dialogue engagé entre les partis de la mouvance présidentielle et l’opposition, sous la médiation de quatre «facilitateurs» internationaux. Jacques Chirac, a-t-on assuré dans son entourage, n’avait pas d’autre ambition au cours de ce voyage que de semer la bonne graine, encourager au dialogue, «passer des messages» et donner un coup de pouce à un processus de démocratisation encore fragile. «Je pense que j’ai pu apporter ma contribution modeste, celle du cœur», a-t-il dit, à Lomé. Mais il avait aussi prévenu à Conakry: «Laissons les choses évoluer à leur rythme. Il y a un rythme africain, il faut le respecter». Par comparaison, l’étape d’Abuja, qui a marqué la première visite en terre nigériane d’un président français en exercice, était pour Jacques Chirac d’autant plus facile qu’après plus de 15 ans de dictature militaire, ce pays qui est le plus peuplé d’Afrique et le mieux doté en ressources pétrolières vient de retrouver la voie de la démocratie, avec l’élection du président Olusegun Obasanjo. Concrètement, Paris et Abuja vont mettre en place une «commission mixte économique et financière», ainsi qu’un «forum de dialogue permanent», composé de hautes personnalités nigérianes et françaises, de façon à «mieux se comprendre et devenir véritablement amis». À Yaoundé enfin, où le processus de démocratisation est en panne, le chef d’État français a répété le message de «l’enracinement de la démocratie et de l’État de droit». S’il devait plaider, lors du dîner d’État offert en son honneur par le président Paul Biya, pour «une société plus apaisée, fondée sur le dialogue, le débat et le pluralisme de la vie politique», c’était pour donner acte au Cameroun de s’être engagé dans cette voie, même si le chemin est encore long. «Ce qui se passe ici, la patiente construction d’un État de droit, doit devenir la règle partout, devait-il dire. La démocratie doit se substituer à la confiscation du pouvoir, la citoyenneté aux réflexes ethniques ou claniques, la négociation à l’affrontement, la paix aux conflits, la tolérance à la violence».
La quatrième tournée africaine en quatre ans du président Jacques Chirac s’est achevée à Yaoundé sur un bilan en demi-teinte, en l’absence de tout geste concret de la part de trois des pays qu’il a visités et qui passent pour les «mauvais élèves» de l’Afrique francophone. Si son passage au Nigeria a illustré une nouvelle politique africaine de la France qui désormais sort de...
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