Actualités - CHRONOLOGIE
CHYPRE La Turquie se refuse à toute concession
le 20 juillet 1999 à 00h00
Le Premier ministre turc Bulent Ecevit a réaffirmé que la Turquie ne changerait pas sa position sur l’île divisée de Chypre, à la veille du 25e anniversaire de son intervention armée dans le nord de l’île en 1974. «Il est impossible de faire des concessions sur Chypre», a déclaré M. Ecevit à la télévision publique TRT. La Turquie est garante de la sécurité de la République turque de Chypre du Nord (RTCN, proclamée en 1983 et reconnue par la seule Turquie) comme les Chypriotes-Turcs sont une garantie pour la sécurité de la Turquie, a-t-il ajouté. «S’il n’y avait pas d’État turc (à Chypre), il y aurait un sérieux problème de sécurité dans l’est de la Méditerranée», a-t-il dit. Les troupes turques sont intervenues en 1974 dans le nord de l’île, sous les ordres de M. Ecevit, en réponse à un coup d’État fomenté par les nationalistes chypriotes-grecs qui visait à rattacher l’île à la Grèce. Le président de la RTCN Rauf Denktash refuse de s’asseoir à la table des négociations sans la reconnaissance préalable de la RTCN. «Le fait qu’il y ait deux États à Chypre doit être reconnu par les deux parties pour qu’elles s’asseoient à la table des négociations», a dit Bulent Ecevit, 75 ans, surnommé le héros de Chypre dans son pays. Le Conseil de sécurité de l’Onu, sous l’impulsion du G-8, a appelé les deux parties à reprendre des négociations sans condition à l’automne. «Il est temps de mettre fin à ce jeu. Il n’y a plus de question chypriote. Pour la Turquie et la RTCN, le problème a été réglé il y a longtemps», a-t-il dit. Le Conseil d’association entre la Turquie et la RTCN doit se réunir lundi à Nicosie (partie turque) pour resserrer les liens déjà étroits entre les deux parties. M. Ecevit se rend mardi à Nicosie pour assister aux célébrations marquant l’intervention turque. République proclamée en 1983 La République turque de Chypre du Nord (RTCN) a été proclamée en 1983, neuf ans après la partition de fait de l’île, mais n’a été officiellement reconnue que par la Turquie. Elle est dirigée depuis sa création par M. Rauf Denktash qui a été réélu pour un troisième mandat en 1993. En juillet 1974, l’armée turque intervient à Chypre et impose son contrôle sur 37 % du territoire. Depuis vingt-cinq ans, une «ligne verte» de 180 km surveillée par des Casques bleus divise l’île d’Est en Ouest. En février 1975, est créé l’État fédéré turc de Chypre (EFTC), censé faire partie d’une future fédération turco-grecque. Rauf Denktash, chef de la communauté chypriote-turque, en assume la présidence. Le 15 novembre 1983, le Parlement unicaméral donne naissance à la RTCN dans le nord de l’île en vue de créer son propre État, face à «l’intransigeance» chypriote-grecque pour une solution «juste et durable» à Chypre. Aujourd’hui l’armée turque continue à stationner entre 30 000 et 35 000 hommes à Chypre. La RTCN (3355 km2) compte près de 135 000 Chypriotes-Turcs (aux côtés de 65 000 colons venus de Turquie depuis 1974), environ 500 Chypriotes-Grecs et plus de 200 maronites. Depuis 1983, les négociations de réconciliation entre les deux communautés de l’île butent sur les revendications de souveraineté de la RTCN. Malgré les efforts de l’Onu pour réunir les deux parties à la table des négociations, Rauf Denktash a réitéré le 13 juillet dernier ses exigences. «Il n’y a plus qu’une voie de règlement à Chypre : la reconnaissance en tant qu’État souverain de la RTCN». Peu développée dans le domaine de l’économie, des communications et des transports, en raison de l’embargo «imposé à la RTCN» selon ses dirigeants, la RTCN fait actuellement du commerce avec plus de 70 pays et surtout la Turquie, son premier partenaire. Principale importatrice d’agrumes et de pommes de terre chypriotes, l’Union européenne exige un certificat d’origine reconnu, obligeant les agriculteurs de la RTCN à faire transiter leurs produits par la Turquie, ce qui les rend moins compétitifs. La balance commerciale de la RTCN a ainsi accusé en 1996 un déficit de 259 millions de dollars. Le revenu national annuel par habitant est passé de 586 dollars en 1974 à 4 106 dollars en 1996, contre 13 000 en République de Chypre, selon les chiffres officiels.
Le Premier ministre turc Bulent Ecevit a réaffirmé que la Turquie ne changerait pas sa position sur l’île divisée de Chypre, à la veille du 25e anniversaire de son intervention armée dans le nord de l’île en 1974. «Il est impossible de faire des concessions sur Chypre», a déclaré M. Ecevit à la télévision publique TRT. La Turquie est garante de la sécurité de la République...
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