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Actualités - CHRONOLOGIE

Bonn hérite d'encombrants "dinosaures " de l'immobilier

Les agents immobiliers de Bonn affichent une grande sérénité. En dépit du départ, cet été, de 30 000 fonctionnaires, diplomates et autres journalistes vers Berlin, l’effondrement craint du marché n’a pas lieu et la demande en logements et bureaux reste plus que florissante. Mais ils deviennent beaucoup plus nerveux lorsqu’on évoque ce que l’un d’eux taxe de «dinosaures» de l’immobilier. Résidences d’ambassadeurs, trop luxueuses, et bâtiments gouvernementaux, souvent en mauvais état et en tout état de cause peu adaptés à d’autres usages, font déjà figure d’encombrant héritage de 50 ans d’administration fédérale dans la paisible ville rhénane. Pour compenser l’hémorragie de fonctionnaires, les agents immobiliers comptent sur l’attraction qu’offre la ville-siège du géant des télécommunications Deutsche Telekom. La demande dépasse aujourd’hui largement l’offre et le prix des surfaces de bureaux grimpe loin au-dessus de la moyenne nationale. «Pour l’instant nous ne sommes malheureusement pas en mesure de répondre à toutes les demandes des entreprises», souligne le porte-parole de la municipalité, Werner D’Hein. Seulement 1,5 % des surfaces de bureaux sont inoccupées, un record en Allemagne. «Cela correspond tout juste à la marge de fluctuation dans une situation normale», relève l’agent immobilier Dieter Limbach, vice-président de la Ligue professionnelle RDM. Aussi, les travaux de construction n’ont-ils jamais diminué d’intensité malgré l’approche du déménagement. Le gouvernement fédéral, qui continuera à utiliser quelque 500 000 m2 de bureaux avec les ministères techniques et l’Office des cartels (l’autorité de régulation de la concurrence, qui déménage de Berlin à Bonn pour rester loin du pouvoir politique), devrait libérer 100 000 m2 supplémentaires. Une surface qui devrait se louer sans problème, estime le porte-parole de la municipalité. Mais de nombreux agents immobiliers se montrent sceptiques, estimant beaucoup trop élevés les frais de rénovation nécessaires. Alexander Geischer, de l’association nationale de la profession (VDM), évoque même, dans certains cas, «des bâtiments inutilisables datant de l’avant-guerre». Selon M. Geischer, il en va de même des représentations à Bonn des États régionaux, qu’abritaient des villas impossibles à relouer à des entreprises sans de profondes modifications. Cinq BMW plutôt qu’une seule Bentley Des travaux très chers, que ni la ville de Bonn, ni l’État régional de Rhénanie du Nord/Westphalie n’entendent assumer seuls. Le très moderne bâtiment du Bundestag (Chambre basse du parlement), achevé après que les députés eurent décidé le déménagement à Bonn en juin 1991, pourrait ainsi être transformé en Palais des Congrès. Mais à quel coût ? Quant aux ambassades et résidences diplomatiques, elles risquent de se transformer en friches de luxe. Deutsche Telekom s’est acquis le bâtiment de l’ambassade de Grande-Bretagne, que le groupe entend modifier. Des représentations diplomatiques seront aussi conservées pour abriter des consulats d’un seul coup bien à l’aise. Certaines résidences, comme celle des ambassadeurs de Belgique ou d’Italie, sont déjà sur le marché. D’autres les y rejoindront d’ici peu. Mais ces immenses bâtisses de plus de 500 m2, conçues principalement pour recevoir, sont quasiment invendables. «Qui peut encore se permettre aujourd’hui cinq bonnes avec chacune sa chambre, un chef cuisinier et un chauffeur ?», remarque M. Limbach. Et «ceux qui auraient l’argent cherchent à l’extérieur de la ville, quelque part où ils puissent élever des chevaux ou bien jouer au golf juste à côté», ajoute un autre agent, Juergen Paurat. Lui, comme la plupart des professionnels de Bonn, préfère ne pas s’encombrer d’un tel fardeau. Et d’ironiser : «Je préfère vendre cinq BMW qu’une seule Bentley».
Les agents immobiliers de Bonn affichent une grande sérénité. En dépit du départ, cet été, de 30 000 fonctionnaires, diplomates et autres journalistes vers Berlin, l’effondrement craint du marché n’a pas lieu et la demande en logements et bureaux reste plus que florissante. Mais ils deviennent beaucoup plus nerveux lorsqu’on évoque ce que l’un d’eux taxe de «dinosaures» de...