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Actualités - CHRONOLOGIE

La Grèce s'apprête à investir massivement en Serbie

Forte de sa position géographique et de son appartenance à l’UE, la Grèce travaille déjà à la «reconstruction» de la Serbie dévastée par la guerre et à renforcer ses positions dans les Balkans. Depuis plusieurs semaines, le ministère de l’Économie réunit des représentants des secteurs privé et public pour élaborer «un plan grec» de reconstruction de la Serbie qui fera partie du projet international, a indiqué Stratis Avgouleas, secrétaire général des relations internationales du ministère de l’Économie et coordinateur du projet. Une inconnue de taille pèse cependant sur sa mise en œuvre : la participation de la République fédérale de Yougoslavie au Pacte de stabilité pour les Balkans, dont le G8 a fait une condition à toute aide économique au régime de Belgrade. À Athènes, cinq groupes de travail ont été mis sur pied par les autorités pour passer au peigne fin les domaines des infrastructures (transports, télécoms, construction), des investissements, du commerce extérieur, des services, et le cadre institutionnel. Ils doivent rendre leurs conclusions d’ici au 15 juillet et déboucher sur «des propositions précises sur les mesures, les procédures et le financement des projets», a indiqué un conseiller du ministère de l’Économie. Les Grecs sont convaincus des «avantages sérieux» qu’ils détiennent de «par leur voisinage, leur complémentarité économique et leur culture balkanique». L’économie grecque «est modeste mais les besoins sont vastes et nous voulons coopérer avec nos partenaires européens», a ajouté ce conseiller. Pour Athènes, les Balkans représentent «une zone d’intérêt économique». La Grèce est le premier investisseur étranger en RFY et en Macédoine. Elle est aussi très présente en Albanie, Bulgarie et Roumanie. Les banques et les entreprises de construction disposent «maintenant de fonds suffisants», des regroupements ont été opérés, ce qui offre des possibilités sérieuses pour s’enraciner dans la région, estime-t-on au ministère de l’Économie. Le ministère des Travaux publics élabore un cadre institutionnel pour renforcer les entreprises de construction en vue de développer leur rôle dans la reconstruction de la Yougoslavie, pour «le jour d’après la guerre», a affirmé au début du mois le ministre des Travaux publics, Costas Laliotis. Ces entreprises, au nombre de 2 500, emploient 250 000 personnes. Au ministère des Affaires étrangères, les conseillers insistent sur l’élaboration d’un plan présentant «une vision globale avec l’inclusion, de toute manière, de la Serbie». Les experts planchent sur l’établissement en RFY d’une économie de marché, le développement d’un système bancaire efficace, la formation de cadres pour créer un environnement économique stable. Les études portent aussi sur la production agricole, l’utilisation du potentiel des PME, et les normes commerciales et de production compatibles avec celles de l’UE. La Grèce est particulièrement mobilisée dans les secteurs où elle estime avoir le plus d’atouts : télécoms, banque, construction, énergie, transports et agroalimentaire. Athènes tient également à installer à Salonique dans le nord du pays, le futur centre international chargé de la reconstruction de la région prévue par le Pacte de stabilité pour les Balkans. «C’est un endroit idéal pour l’UE, l’idée serait d’implanter un secrétariat restreint et flexible sur une durée de cinq ans», a assuré un expert.
Forte de sa position géographique et de son appartenance à l’UE, la Grèce travaille déjà à la «reconstruction» de la Serbie dévastée par la guerre et à renforcer ses positions dans les Balkans. Depuis plusieurs semaines, le ministère de l’Économie réunit des représentants des secteurs privé et public pour élaborer «un plan grec» de reconstruction de la Serbie qui fera...