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Actualités - CHRONOLOGIE

Un partenaire incontournable pour la gauche et la droite

Le parti ultraorthodoxe Shass, qui va entrer au prochain gouvernement israélien, est un partenaire incontournable de la gauche ou la droite en raison de sa position clé dans le jeu politique. Son éclatante victoire électorale en mai lui réserve une place de choix au sein du futur Cabinet travailliste dirigé par le Premier ministre élu Ehud Barak, bien que le Shass eût fait campagne pour son rival de droite, le Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu. Mais le Shass, qui dépend de l’aide de l’État pour gérer le vaste réseau d’institutions religieuses et éducatives qu’il a créé, ne veut pas être relégué à l’opposition. Pour sa part, M. Barak n’est pas en mesure de faire l’impasse sur un parti qui se déclare favorable au processus de paix et accepte des compromis territoriaux. Sur le plan des rapports avec les Arabes, le chef spirituel du Shass, le rabbin Ovadia Yossef, peut être considéré comme une colombe, ce qui n’est pas le cas pour toute la direction du parti et encore moins pour la base du Shass, venue de la droite. Sur le plan intérieur, le rabbin Yossef est un défenseur intransigeant de la Halakha, la tradition religieuse stricte, quitte à remettre en cause l’autorité du système judiciaire. Allié et ennemi de la gauche, le Shass a siégé un an au sein du gouvernement travailliste en 1992-1993, appuyant tacitement les accords d’Oslo avec les Palestiniens en s’abstenant lors du vote au Parlement. Allié incertain de la droite, le Shass avait fait tomber une fois un gouvernement de droite en 1991. Ces zigzags aussi bien que la condamnation pour corruption de son chef politique Aryeh Déri n’ont pas empêché le Shass en quatorze ans de connaître une montée fulgurante. Il est passé de quatre sièges (sur 120) au Parlement en 1984 à dix sièges en 1996 et à 17 en mai dernier. Son mot d’ordre, «Rendre sa splendeur» au judaïsme sépharade, a eu un écho formidable parmi les juifs orientaux qui représentent 45 % de la population juive et sa partie la plus pauvre, notamment auprès des 400 000 originaires du Maroc. Selon un dirigeant du Shass, le rabbin Shlomo Benizri, le parti se «renforce sans cesse grâce au retour des gens à la foi et aux services sociaux qu’il rend». Mais en s’attaquant ouvertement au système judiciaire, incarné par la Cour suprême, le Shass a éveillé de sérieuses oppositions et a dû faire marche arrière. M. Déri a remis sa démission et le Shass a renoncé à certains portefeuilles ministériels qu’il briguait, comme l’Intérieur, pour intégrer une fois de plus un gouvernement en Israël.
Le parti ultraorthodoxe Shass, qui va entrer au prochain gouvernement israélien, est un partenaire incontournable de la gauche ou la droite en raison de sa position clé dans le jeu politique. Son éclatante victoire électorale en mai lui réserve une place de choix au sein du futur Cabinet travailliste dirigé par le Premier ministre élu Ehud Barak, bien que le Shass eût fait campagne...