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La mer , un monde à découvrir en sécurité
Par BONTEMS Nathalie, le 30 avril 1999 à 00h00
Partout dans le monde, la mer est considérée comme un univers certes passionnant mais qui comporte des dangers certains. C’est pourquoi certaines règles basiques doivent nécessairement être observées. Cette prise de conscience n’a pas encore été effectuée au Liban où l’on continue de se lancer sur les flots en dépit des normes de sécurité. Les raisons sont nombreuses expliquant pourquoi l’ensemble des Libanais n’a pas conscience des risques de la mer. De même que sur la route, cette situation est d’autant plus regrettable qu’elle mette en danger le conducteur du bateau et les innocents alentour. Les carences de la formation «Les Libanais n’ont pas vraiment conscience des normes de sécurité qu’ils doivent s’imposer, déclare Roula Kamel, responsable du marketing de Philka. Par exemple, le port du gilet de sauvetage n’est pas systématique. Il faut éveiller les Libanais à ces consignes». Effectivement, une grande majorité de Libanais ne maîtrise pas ces règles de base, le rapprochement avec la conduite d’une voiture se faisant trop souvent. Alain Maaraoui, directeur de Sea Pros, remarque : «Conduire un bateau n’est pas tout à fait la même chose que conduire une voiture. Un bateau ne s’arrête pas aussi nettement qu’une voiture; le risque d’écraser un skieur est très important». «Il faudrait installer des écoles de navigation, dans chaque marina, fonctionnant à base d’abonnement, indique-t-on chez Philka. Peu de jeunes Libanais ont connaissance des lois de la mer. De plus, pour rendre cet aspect de formation attractif, en proposant des activités variées, en installant un café... comme cela se fait en Europe. Il ne s’agit pas simplement de passer un examen et obtenir un permis. La mer s’apprend par l’expérience. On ne peut pas la connaître en deux semaines. Il faut savoir naviguer sur une mer haute, une mer agitée, avec beaucoup de vent, peu de vent...». Par ailleurs, l’absence de surveillance officielle est aussi regrettable. Seuls les papiers du bateau sont parfois requis par la police. On obtient le permis de conduire un bateau à l’ATCL, sur examen après que le candidat ait suivi des cours. «Le problème, constate Alecco Chiha, directeur de Team 9, c’est que même ces exigences ne sont pas respectées». Les initiatives des professionnels Devant cet état de fait, la plupart des professionnels distribuent avec chaque produit vendu un dossier extrêmement complet, comprenant la facture, la garantie, un livret concernant les normes de sécurité et, dans certains cas comme Philka, une cassette-vidéo explicative ainsi qu’une lettre insistant sur le port du gilet de sauvetage. «Nous souhaitons simplement que les gens prennent dix minutes pour lire le livret, regarder la cassette qui est très agréable, avant de monter dans le bateau», réclame Roula Kamel. Alecco Chiha distribue lui aussi avec chaque bateau un dossier très complet, de la conduite de la remorque à la fuite d’essence, en passant par le guide des accessoires. «90% des clients sont déjà au courant», déclare-t-il cependant. Autre précaution, Alain Maaraoui, directeur de Sea Pros passe, à chaque vente de bateau, deux jours en mer avec le client. Celui-ci doit en fin de compte savoir utiliser son bateau selon chacune de ses spécificités et dans tous les types de climat. Le fait que le nombre d’accidents en mer soit peu important est trompeur. En effet, il est surtout lié à la petite quantité de bateaux en mer au même moment, sur une côte relativement longue. Les accidents sont le plus souvent des cas de plongeurs ou de nageurs heurtés par un bateau ou une moto marine qui ne les avait pas vus. Aussi Alain Maaraoui indique : «Il ne faut jamais s’approcher d’un skieur, même si c’est un ami. On peut se placer en parallèle, en conservant une distance d’au moins 50 mètres, afin d’avoir le temps de réagir en cas d’erreur de l’un des deux bateaux. Il ne faut jamais se placer dans le sillage d’un skieur ou d’un autre bateau, ou s’approcher d’un bateau arrêté en mer; il appartient probablement à un plongeur qui peut surgir à n’importe quel moment. Il ne faut pas non plus trop s’approcher de la côte pour éviter les nageurs. Les Libanais n’ont pas conscience de tous ces risques». Alecco Chiha ajoute : «Il faut toujours penser à jeter son ancre, sans quoi le bateau risque de dériver et de s’échouer sur les rochers dont la côte libanaise est très pourvue». D’autre part, Philka intervient activement pour changer l’idée préconçue comme quoi les motos marines sont dangereuses. En Europe, les motos marines sont utilisées par la Croix-Rouge et les organismes de secours en mer, pour le sauvetage des gens, car ce sont les seules qui puissent arriver suffisamment près d’un noyé sans le blesser, en particulier près de rochers ou d’un bateau en train de couler. De plus, le conducteur de la moto peut attraper le noyé d’une main, sans avoir à arrêter le bateau ou descendre à l’eau. Carnet d’adresses – Khonaisser Motors, Nahr el-Mot. Tél. : 01/870078. – Laser et Dart, Joseph Salamé. Tél. : 03/608366. – Philka, La Quarantaine. Tél. : 01/582842. – Hôtel Riviera, Raouché. Tél. : 03/617593. – Sea Pros, Dbayé. Tél. : 03/335646. – Société Générale Libano-Européenne de Banque, Sin el-Fil. Tél. : 01/499815. – Team 9, Jounieh. Tél. : 03/719571. Les règles de sécurité obligatoires en bateau – Autant de gilets de sauvetage que de personnes sur le bateau; – une ancre avec une corde de 35 mètres minimum (pour éviter de dériver trop près de la côte); – une trousse de secours (bandages, eau oxygénée, petits ciseaux...); – une trousse de survie (fusées éclairantes); – un chandail en laine; – le drapeau libanais.
Partout dans le monde, la mer est considérée comme un univers certes passionnant mais qui comporte des dangers certains. C’est pourquoi certaines règles basiques doivent nécessairement être observées. Cette prise de conscience n’a pas encore été effectuée au Liban où l’on continue de se lancer sur les flots en dépit des normes de sécurité. Les raisons sont nombreuses...
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