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VOYANCE Sophie Boudet : un médium de bonne augure
Par GHANDOUR Maya, le 29 avril 1999 à 00h00
Sophie Boudet est un médium qui voit… la vie en rose. Son don de voyance lui a été communiqué à l’âge de sept ans par sa grand-mère. Aujourd’hui, elle se sent investie d’une mission : insuffler une énergie positive à ceux qui viennent la consulter. De passage à Beyrouth, où elle est restée le temps de quelques consultations, la voyante française aux origines algérienne et italienne s’est prêtée de bonne grâce au jeu des questions-réponses. Grande, blonde, yeux bleus, visage souriant, Sophie Boudet dégage une sérénité indéniable. «Je me sens bien dans ce pays», dit-elle d’emblée. « Il n’y a pas à dire, le Liban dégage beaucoup d’énergie positive. Je le sens, je le sais ». Sophie Boudet, la quarantaine, exerce le métier de voyante depuis trois ans seulement. Mannequin à l’âge de 17 ans, comédienne à partir de 18 ans, c’est à l’ évidence quelqu’un qui suit ses intuitions. Elle avait 7 ans quand sa grand-mère maternelle lui annonca un jour : «C’est toi qui va hériter de mon don de voyance et de guérisseuse parce que c’est toi qui va savoir l’exploiter, l’ utiliser à bon escient». À vingt ans, Sophie Boudet s’amusait à prédire des choses qui finissaient par se réaliser. Mais ce n’est que plusieurs années plus tard qu’elle se décidera à exploiter ce don. «Il a fallu attendre le moment propice et puis les messages devenaient de plus en plus forts et nombreux». Une question se pose : comment se manifeste ce message ? Comment en prend-elle conscience ? Réponse : «Notre médiumnité est portée par nos perceptions extrasensorielles. Donc nos cinq sens sont susceptibles d’y participer. La vue : “voir différemment” en état de veille et pendant notre sommeil. L’ouie : parfois, dans le silence, nous entendons distinctement un nom ou une phrase prononcée par une voix inconnue ou que nous croyons reconnaître. L’odorat : il n’est pas rare de “sentir” des odeurs que nous ne percevons pas habituellement, agréables ou désagréables ; odeurs subtiles et logiquement inexistantes. Le goût : les perceptions extrasensorielles interviennent comme pour l’odorat. Le toucher : le toucher à distance peut nous laisser des traces visibles de perceptions extrasensorielles. Le ressenti : un véritable sixième sens. Il s’agit d’une impression absolument indéfinissable, bien plus forte que l’intuition, une réelle certitude qui bouscule le filtre du raisonnement». Le médium tient à préciser que «tous ces phénomènes sont naturels. Invoquer le surnaturel a leur propos nous fait retomber dans les nombreuses et malsaines idées reçues qui envahissent notre culture depuis le Moyen Age». Le fait d’annoncer des événements futurs confère au voyant un certain prestige, mais surtout l’investit une grande responsabilité. Celui qui l’interroge attend une réponse à ses questions, à ses préoccupations et parfois à ses angoisses. Cette réponse va l’influencer et cette influence doit s’exercer toujours dans le bon sens. «Il ne s’agit pas de répondre en fonction des désirs du consultant, même si celui-ci n’est venu que pour entendre ce qui lui convient», dit Sophie Boudet. «Le voyant doit loyalement exprimer ce qu’il voit et ce qu’il ressent. Encore faut-il qu’il soit compétent, qu’il sache s’exprimer clairement, qu’il ne se contente pas de prédire, mais qu’il ait le désir d’apporter son aide». Pour la personne qui subit une solitude, que celle-ci soit totale ou seulement morale, le voyant devient le confident, celui à qui il est possible de parler de soi, celui qui sait écouter et rassurer. «Il ne faut surtout pas la décevoir, car ce serait la rejeter dans une situation aggravée qui lui ferait courir davantage de risques». Compétence et sincérité Le voyant a-t-il toujours les qualités indispensables pour transmettre convenablement le message qu’il a reçu ? «Lorsqu’une personne pénètre dans un cabinet de voyance, il doit se créer une atmosphère qui détend au fur et à mesure que se déroule la consultation. Dès les premiers instants, le “véritable voyant” ressent comme une image psychique de cette personne qu’il se garde bien d’interroger». Faire parler le consultant est ce dont il se méfie, car c’est l’attitude du voyant qui n’a rien à dire. Cette «voyance directe», qui est ressenti, va être complétée par un support qui peut être les cartes, le tarot, la boule de cristal... «Parfois, certains ont besoin d’entendre parler de leur passé, pour que s’instaure la confiance nécessaire. Dans ce cas, il convient de ne pas s’y attarder. Le consultant n’est pas venu pour cela. Son passé, il le connaît et il est bon de ne l’évoquer que pour éclairer l’avenir». Ensuite, c’est la consultation profonde à laquelle il faut consacrer tout le temps nécessaire pour traiter tous les sujets de préoccupation : santé, profession, amour, famille, études, etc. «Faire comprendre à l’autre qu’il reste trop longtemps serait affaiblir sa confiance et les possibilités de l’aider». Et Sophie Boudet de poursuivre : «Le voyant doit connaître les limites de sa compétence et ne pas vouloir se dépasser en annonçant, par exemple, chaque fois des dates précises, alors qu’il doit savoir que la voyance ne maîtrise pas le temps. Il doit contrôler ses intuitions et sa médiumnité, ainsi que le support qu’il utilise. Ce support lui révèle des symboles qui sont à interpréter. Une fausse interprétation entraîne une prédiction fausse alors que la voyance pouvait être juste». Compétence et sincérité : deux qualités indispensables qui apportent au consultant un apaisement certain, quelle que soit sa situation. Il est évident qu’acquérir la compétence nécessite «un vécu» et «un travail» permanent pour maîtriser cette intuition qui peut être qualifiée de médiumnité et qui jaillit spontanément, puis qui se fixe et se développe par l’utilisation d’un support. Celui-ci, quel qu’il soit, nécessite un travail technique qui s’ajoute à une mise en condition par un état de sérénité psychique et physique. Psychologie pratique C’est seulement lorsque sa compétence donne au voyant la possibilité de dire ce qu’il «voit» et ce qu’il «ressent», que vient le moment où il utilisera sa psychologie. Mme Boudet ajoute qu’il ne s’agit pas d’une psychologie livresque, mais d’une psychologie pratique qui va tenir compte de la personnalité du consultant pour déterminer la façon de lui annoncer des événements heureux ou fâcheux. Le voyant se trouve alors dans la position d’un médecin qui vient d’établir un diagnostic. Comment va-t-il annoncer son état à un malade dont la vie est en danger ? S’il s’agit d’un malade qui a le désir de guérir et de vivre, il ne s’exprimera pas comme s’il avait affaire à un malade qui va être désespéré et «baisser les bras» devant la gravité de son état. Au-delà de la prédiction Compétence, sincérité et expression de la prédiction sont les trois dimensions de la consultation de voyance. «Mais celui qui se dit voyant ne peut, à mon sens, exercer cette activité que s’il possède un véritable esprit humaniste, s’il aime vraiment les autres et s’il est convaincu de son rôle social». Une prédiction doit apporter aide et secours à celui qui la reçoit. Voir des difficultés à affronter n’est pas suffisant, encore faut-il placer le consultant dans les meilleures conditions pour lui permettre de les aborder et de les vaincre. Le voyant est le mieux placé pour prévoir les solutions possibles et pour les étudier avec l’intéressé qui, aveuglé par ses craintes, risque de ne pas les découvrir. La confiance en soi est un élément que le voyant peut faire naître chez celui qui l’a perdue. Il sera alors en meilleure condition pour faire face. Le voyant ne va certainement pas modifier l’avenir, mais il va libérer le libre-arbitre du consultant pour en atténuer les conséquences. Prenons un exemple très simple. Imaginons un voyant qui dit à son consultant : «Vous êtes venu à vélomoteur et, sur le chemin que vous allez emprunter de nuit pour rentrer chez vous, il y a un grand trou sur la route». Le trou sera là, mais le consultant pourra faire agir son libre-arbitre pour rouler lentement et avec vigilance afin d’éviter le trou. Dans des cas contraires, certains n’ont pas conscience des chances qui, leur sont offertes et qu’ils risquent de laisser passer. C’est le voyant qui, après les leur avoir révélées, leur donnera les moyens d’en profiter. C’est là le rôle essentiel du voyant dont les prédictions seront suivies d’une action positive en faveur du consultant. Il agira ainsi «modestement», sans s’octroyer une dimension qui ne serait que vanité. «Il faut éviter et craindre ceux qui affichent ce qu’ils appellent “leur don” pour annoncer des événements à des personnes qui ne leur demandent rien, ou encore ceux qui s’entourent de décors aussi grotesques que stupides pour impressionner leurs consultants. Ceux-là risquent d’entraîner des personnes dans la peine vers des situations qui ne serviront que les intérêts de ces pseudo-voyants dont les méthodes, très répandues aujourd’hui, sont à dénoncer. C’est souvent l’information saine qui fait défaut», conlut Sophie Boudet.
Sophie Boudet est un médium qui voit… la vie en rose. Son don de voyance lui a été communiqué à l’âge de sept ans par sa grand-mère. Aujourd’hui, elle se sent investie d’une mission : insuffler une énergie positive à ceux qui viennent la consulter. De passage à Beyrouth, où elle est restée le temps de quelques consultations, la voyante française aux origines algérienne et...
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