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Actualités - CHRONOLOGIE

Sombres perspectives pour Washington au deuxième mois des hostilités

Les États-Unis entrent dans le deuxième mois de bombardements de l’Otan en Yougoslavie avec de sombres perspectives: l’envoi probable de soldats américains sur le terrain, la crainte d’un développement de la crise humanitaire et d’une fragilisation de l’Alliance. «Nous prévoyons une campagne aérienne rapide et sévère... et nous pensons que cela va faire mal aux Serbes», avait déclaré le porte-parole du Pentagone Kenneth Bacon le 23 mars, à la veille du lancement de la campagne aérienne de l’Organisation du traité de l’Atlantique-Nord. Un mois plus tard, les forces du président yougoslave Slobodan Milosevic continuent leurs exactions au Kosovo. Les réfugiés albanais de cette province de Serbie affluent massivement dans les pays voisins. Le pied de nez de Milosevic a mis la crédibilité des États-Unis et de l’Otan en jeu comme jamais auparavant. «Si nous n’atteignons pas notre but au Kosovo, l’Otan est finie en tant qu’alliance», n’a pas hésité à dire le sénateur démocrate Joseph Biden, alors que les 19 membres de l’organisation se réunissent vendredi à Washington pour son 50e anniversaire. La Maison-Blanche a changé de ton, levant le tabou de l’utilisation de forces terrestres au Kosovo. Le président américain Bill Clinton avait jusqu’à présent à plusieurs reprises dit qu’il n’avait pas l’intention d’y recourir. La Maison-Blanche a fait savoir jeudi que Bill Clinton et le Premier ministre Tony Blair avaient approuvé la décision de l’Otan de mettre à jour ses plans sur un éventuel déploiement de troupes au sol au Kosovo. Elle s’était déclarée dès mercredi prête à soutenir une telle révision si l’Otan le jugeait nécessaire. Le Pentagone et la Maison-Blanche exprimaient encore jeudi leur optimisme sur les résultats des bombardements aériens. «Nous sommes très confiants dans la réussite de la campagne aérienne et nous ne sommes pas en faveur d’un recours aux troupes terrestres dans un environnement hostile», a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche Joe Lockhart, tout en admettant que Bill Clinton avait approuvé la mise à jour de l’option terrestre. Le soutien de l’opinion publique américaine pour la campagne de l’Otan demeure élevé. Un nouveau sondage du Pew Research Center donnait jeudi 62 % d’opinions favorables aux bombardements aériens. 69 % des personnes interrogées jugeaient par ailleurs très important de faire cesser les massacres au Kosovo. Une majorité d’Américains pensent à présent que la campagne aérienne ne suffira pas à elle seule et deux tiers considèrent que l’utilisation de forces terrestres est inévitable. Selon ce sondage, 51 % des Américains sont favorables à une guerre terrestre si le but est de tenter de mettre fin au conflit . Une autre enquête, NBC-Wall Street Journal, fait état d’un soutien similaire mais seulement 22 % des personnes interrogées pensent que Bill Clinton dispose d’un plan à long terme et 71 % qu’il ne fait que réagir aux événements. Les images d’enfants terrorisés et de vieillards affamés ont révolté nombre d’Américains, les plus isolationnistes appelant aussi à l’action. Démocrates et républicains affirment que l’envoi de troupes terrestres sera nécessaire, les conservateurs reprochant à Bill Clinton de s’être engagé dans un bourbier sans stratégie de sortie. Par ailleurs, les États-Unis se préparent à accueillir sur leur territoire quelque 20 000 réfugiés, revenant ainsi sur leur projet de les envoyer sur la base de Guantanamo à Cuba. Plus d’un demi-million de réfugiés ont fui vers les pays voisins depuis le début des bombardents de l’Otan sur la Yougoslavie le 24 mars, faisant craindre que des conflits ethniques ne se propagent à travers la région.
Les États-Unis entrent dans le deuxième mois de bombardements de l’Otan en Yougoslavie avec de sombres perspectives: l’envoi probable de soldats américains sur le terrain, la crainte d’un développement de la crise humanitaire et d’une fragilisation de l’Alliance. «Nous prévoyons une campagne aérienne rapide et sévère... et nous pensons que cela va faire mal aux Serbes», avait...