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Actualités - CHRONOLOGIE

Le parti d'Ataturk disparaît du Parlement

Le Parti républicain du peuple (CHP), créé par le fondateur de la République turque Mustafa Kemal Atatürk, a disparu pour la première fois de son histoire du Parlement à l’issue des législatives de dimanche. Selon les résultats partiels du scrutin publiés hier à 12h00, le CHP (social-démocrate) de Deniz Baykal remporte 8,9 % des voix, au lieu des 10 % nécessaires pour siéger au Parlement, où il avait 49 députés sur 550. Créé en septembre 1923, un mois avant la proclamation de la république, le CHP ouvre l’ère du parti unique en Turquie qui durera jusqu’en 1946, date des premières élections considérées comme libres en Turquie. C’est à la tête de ce parti qu’Atatürk, président de la République jusqu’à sa mort en 1938, abolit successivement le sultanat et le califat, mettant fin à près de 700 ans d’histoire ottomane, sur les ruines desquelles il fonde un État moderne. Avec des cadres réformistes au sein du parti, Atatürk – Père des Turcs, en turc – change de fond en comble la structure du pays pour le tourner résolument vers l’Occident. Le Parti incarne alors la laïcité, le progressisme et le modernisme. En 1950, le CHP subit une défaite majeure aux législatives devant le Parti démocratique (droite), créé par des dissidents du CHP. Le parti d’Atatürk se secoue dans les années 1970 pour revenir en force sur la scène politique, mais il est interdit en 1980 après le coup d’État militaire. Son chef à l’époque, Bulent Ecevit, aujourd’hui à la tête du Parti de la gauche démocratique (DSP) et vainqueur des élections de dimanche, est à plusieurs reprises emprisonné. Le parti avait franchi de justesse la barre des 10% (10,7 %) aux dernières législatives de 1995. «Le CHP est pour la première fois exclu du Parlement depuis la création de la république», relevait hier un éditorialiste du journal libéral Milliyet. «Il ne reste plus qu’une chose à faire pour M. Baykal : démissionner immédiatement». Plusieurs facteurs expliquent cet échec cuisant. D’abord, le CHP a été l’instigateur de la chute, en novembre, de la coalition minoritaire dirigée par Mesut Yilmaz, chef du parti de la Mère Patrie, qui a ouvert une crise gouvernementale à cinq mois des élections. Cette coalition, qui représentait une certaine stabilité aux yeux des Turcs, a enregistré quelques succès, notamment en matière de maîtrise de l’inflation. Le CHP n’a pas su proposer de véritables solutions aux problèmes de la Turquie et répondre aux attentes d’une population de plus en plus désenchantée. L’ont aussi desservi les attaques virulentes qu’il n’a cessé de lancer pendant la campagne électorale contre son rival de gauche Bulent Ecevit, qui n’a pas daigné répondre. Le quotidien de centre-gauche Cumhuriyet s’attendait hier à un «règlement de compte» au sein du parti, après son échec électoral. Certains responsables du parti, cités par le journal, estimaient que «ce n’est pas le parti d’Atatürk, mais le parti de Baykal» qui a subi un revers aux législatives.
Le Parti républicain du peuple (CHP), créé par le fondateur de la République turque Mustafa Kemal Atatürk, a disparu pour la première fois de son histoire du Parlement à l’issue des législatives de dimanche. Selon les résultats partiels du scrutin publiés hier à 12h00, le CHP (social-démocrate) de Deniz Baykal remporte 8,9 % des voix, au lieu des 10 % nécessaires pour siéger au...