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Actualités - CHRONOLOGIE

L'armée yougoslave tente de saper le pouvoir monténégrin

L’armée yougoslave a engagé une nouvelle tentative pour déstabiliser le pouvoir civil au Monténégro, où elle a lancé un mandat d’amener contre un vice-Premier ministre, une mesure que la police fidèle au président réformateur Milo Djukanovic refuse d’exécuter. Le vice-Premier ministre Novak Kilibarda est soupçonné par le Parquet militaire d’avoir «sapé la capacité de défense de la République fédérale de Yougoslavie» (RFY - Serbie et Monténégro), selon un communiqué publié dimanche à Podgorica, la capitale monténégrine. Il est reproché à M. Kilibarda, président du Parti populaire (NS, nationaliste), d’avoir suggéré aux Monténégrins de refuser la mobilisation et affirmé que le territoire monténégrin ne devait pas être utilisé par l’armée yougoslave en cas de conflit avec des «forces internationales, qui ne sont ni un agresseur ni une expédition punitive». Ces déclarations de M. Kilibarda avaient été publiées en février dernier par le quotidien Dnevni Telegraf. «Le juge d’instruction militaire a ordonné aux organes compétents d’amener M. Kilibarda devant la Cour militaire pour être entendu, après qu’il eut refusé à plusieurs reprises de répondre aux convocations de la cour», déclare le service de presse de la 2e armée yougoslave, dans un communiqué. La 2e armée, qui contrôle le Monténégro où elle maintient quelque 20 000 soldats, selon les experts, fait valoir que pendant la durée de l’état de guerre (décrété le 24 mars) des poursuites peuvent être engagées sans levée préalable de l’immunité d’une personne qui en bénéficie en temps de paix. Jusqu’à présent, non seulement la police monténégrine – forte de quelque 15 000 hommes – a refusé d’exécuter le mandat d’amener, mais elle assure à M. Kilibarda une protection rapprochée. «Le gouvernement auquel j’appartiens m’a fourni une protection appropriée et j’effectue mon travail dans le calme et je dors tranquille», a déclaré à la presse le vice-Premier ministre. «Le gouvernement du Monténégro ne reconnaît aucune décision du gouvernement fédéral, car ce dernier n’a aucune légitimité», a-t-il souligné. Le président Djukanovic est en conflit avec le président yougoslave Slobodan Milosevic, dont il désapprouve la politique de confrontation avec l’Occident. Belgrade, de son côté, n’a pas reconnu la victoire de M. Djukanovic à la présidentielle d’octobre 1997. M. Kilibarda n’a pas exclu que la police militaire tente de l’amener devant la justice militaire, mais a averti : «Étant donné que les deux parties sont armées, il est normal de supposer qu’un règlement de comptes pourrait se produire, si ceux qui m’accusent perdent la raison». Le gouvernement monténégrin ne reconnaît ni l’état de guerre ni les lois martiales. Et le procureur de la République du Monténégro a déclaré qu’il continuerait à appliquer normalement les dispositions du code de procédure pénale. De son côté, l’armée, invoquant l’état de guerre, ne reconnaît plus les lois civiles ni les décisions du Parlement monténégrin. Or, les partis parlementaires ont décide la semaine dernière que «sans autorisation du Parlement, aucune procédure judiciaire ne peut être engagée contre des personnes bénéficiant d’une protection prévue par la Constitution». Le président Djukanovic a été encore plus ferme en déclarant que toute tentative de traduire devant la justice militaire un membre du gouvernement serait «anticonstitutionnelle, car il appartient au Parlement de statuer au préalable sur son immunité».
L’armée yougoslave a engagé une nouvelle tentative pour déstabiliser le pouvoir civil au Monténégro, où elle a lancé un mandat d’amener contre un vice-Premier ministre, une mesure que la police fidèle au président réformateur Milo Djukanovic refuse d’exécuter. Le vice-Premier ministre Novak Kilibarda est soupçonné par le Parquet militaire d’avoir «sapé la capacité de...