Actualités - CHRONOLOGIE
Le Monténégro débordé par l'afflux de réfugiés
le 19 avril 1999 à 00h00
La petite république yougoslave du Monténégro est débordée par l’afflux de réfugiés albanais du Kosovo et réclame en vain une aide de la communauté internationale. Environ 1 500 réfugiés continuent d’arriver chaque jour au Monténégro, selon les autorités de Rozaje, ville proche de la frontière avec le Kosovo. Le Monténégro (640 000 habitants) héberge déjà 70 000 déplacés de la province serbe, venus s’ajouter aux 30 000 réfugiés de Croatie et de Bosnie accueillis entre 1992 et 1995. «Les organisations humanitaires internationales tardent à venir au Monténégro qui n’est pas en mesure de faire face à cette nouvelle vague de réfugiés», déplore le commissaire monténégrin aux personnes déplacées, Djordjije Scepanovic. La communauté internationale doit aider, dit-il, à prévenir une «catastrophe humanitaire» dans cette petite république démunie qui, avec la Serbie, forme la République fédérale de Yougoslavie (RFY). «Tout ce que Rozaje peut offrir aux nouveaux arrivants est de la compréhension», a déclaré Nusret Kalac, le maire de Rozaje où sont massés 25 000 Kosovars, un nombre égal à la population locale. Faute d’abris, de nombreux déplacés passent des nuits entières en plein air, après avoir escaladé pendant des jours des cols de montagne. L’accès au Monténégro est d’autant plus difficile que l’aviation de l’Otan a détruit un pont sur la route entre Pec, dans l’ouest du Kosovo, et Rozaje. Quant aux déplacés qui ont pu trouver abri dans des halles d’usines, «ils vivent dans des conditions extrêmement précaires, ce qui fait craindre des épidémies», avertit M. Kalac. Albanais dans leur immense majorité, ces réfugiés manquent de vivres, de couvertures, de matelas et de produits d’hygiène, indique le maire en lançant un appel aux organisations internationales humanitaires dont l’aide, dit-il, a été jusqu’à présent «symbolique». Un grand nombre de réfugiés du Kosovo «souhaitent quitter le Monténégro pour l’Albanie ou la Macédoine», selon M. Scepanovic. Depuis la première vague de réfugiés kosovars, qui a déferlé sur le Monténégro au lendemain des premières frappes de l’Otan le 24 mars, environ 13 000 réfugiés ont gagné à leur demande l’Albanie au titre de la réunification des familles, indique-t-il. Pour l’heure, l’aide n’arrive qu’au compte-gouttes au Monténégro. L’organisation humanitaire italienne «Ensemble pour la paix», dirigée par Mme Pia Fanfani, vient d’acheminer une aide d’une valeur de 1,2 million de dollars. «Je n’ai vu que désespoir dans les yeux des enfants réfugiés», explique Mme Fanfani, faisant appel au concours d’autres organisations humanitaires. Adra, une organisation de la République tchèque, a fait don de 20 tonnes de vivres et de couvertures, tandis qu’une organisation suisse, SAN, a envoyé à la municipalité d’Ulcinj (côte adriatique), 25 tentes pouvant accueillir 500 personnes. Médecins sans frontières (MSF) a envoyé de son côté dans cette ville une centaine de tentes pour un total de 400 personnes. Ulcinj, où vivait déjà une importante communauté albanaise, majoritaire dans cette ville, héberge environ 25 000 Kosovars et les autorités municipales envisagent, selon M. Scepanovic, de transformer un camping en centre d’accueil pour quelque 3 000 réfugiés. Bien que les dirigeants réformateurs du Monténégro condamnent la politique du président yougoslave Slobodan Milosevic, les frappes de l’Otan n’ont pas épargné cette république qui abrite la seule base navale de l’armée yougoslave.
La petite république yougoslave du Monténégro est débordée par l’afflux de réfugiés albanais du Kosovo et réclame en vain une aide de la communauté internationale. Environ 1 500 réfugiés continuent d’arriver chaque jour au Monténégro, selon les autorités de Rozaje, ville proche de la frontière avec le Kosovo. Le Monténégro (640 000 habitants) héberge déjà 70 000 déplacés...
Les plus commentés
Comment les Arabes peuvent-ils dire non à Trump ?
Salam : « Nous devons rétablir l'autorité de l’État sur tout le territoire »
Washington s’opposerait à un (nouveau) délai pour le retrait de l’armée israélienne du Liban-Sud