Un ouvrage qui est une première base de données

Une douzaine de chapitres pour prouver la nécessité de créer une bibliothèque nationale. Dans Plaidoyer pour une bibliothèque nationale, Jean-Pierre Fattal commence par mettre en place «les fondements du projet». Il retrace l’histoire des bibliothèques libanaises, avec la première nationale créée en 1921. Il traite ensuite des bibliothèques universitaires actuelles. Il évoque également le secteur de l’édition, florissant avant-guerre et qui ne pourrait que bénéficier d’un tel projet. Ensuite, Jean-Pierre Fattal aborde «les objectifs publics». Les effets qui pourraient découler de la création d’une bibliothèque sont, selon M. Fattal, «variés. Toutefois, ils sont difficiles à évaluer autrement que par des enquêtes sur les populations qui en sont les sujets». Il relève, cependant, quelques conséquences évidentes : notamment sur le «développement de la vie culturelle» ; «le renforcement de la cohésion sociale» ; «l’élargissement des possibilités de l’éducation nationale ainsi que du Conseil de la recherche scientifique». Afin de mener à bien un tel projet, M. Fattal propose l’institution d’une «Fondation pour la construction de la bibliothèque nationale», structure de pilotage du projet. Les missions qui lui seraient imparties touchent au patrimoine, à la recherche, à l’incitation, à la lecture, au dépôt légal, à la conservation et à la valorisation. M. Fattal donne des détails sur les fonctions de la bibliothèque et le cadre architectural dans lequel elle devrait se nicher. Abordant un concept qui lui est cher, celui d’une «cité culturelle», site qui réunirait autour de la bibliothèque différents espaces culturels ayant tous pour but de sauvegarder et de promouvoir le patrimoine sous toutes ses formes… Jean-Pierre Fattal évoque même les différents dispositifs sécuritaires qu’il faudrait envisager… Arrivant, enfin, à une évaluation financière. Développant l’idée d’un «financement libanais associé à une participation internationale». Le gouvernement s’engagerait à couvrir une partie des charges de fonctionnement, s’assurant ainsi une aide conséquente à l’édification de ce projet. En conclusion, M. Fattal avance quelques estimations chiffrées concernant la superficie de la bibliothèque, les délais de sa construction et de sa mise en service, les coûts de construction et de fonctionnement, l’évolution du nombre de volumes sur une trentaine d’années… Bien que souffrant d’une «base statistique insuffisante», comme le note l’auteur lui-même, cette étude est une première base de données à partir de laquelle on pourra établir une étude plus concrète et plus exhaustive.