Actualités - CHRONOLOGIE
Semaine cruciale au Kosovo
le 10 juin 1998 à 00h00
Pour le Kosovo, cette semaine devrait être cruciale, la communauté internationale ayant programmé pas moins de quatre réunions dans l’espoir de juguler les tensions dans cette province du sud de la Serbie où la majorité albanaise lutte pour son indépendance. Après une réunion lundi à Luxembourg des ministres des Affaires étrangères des quinze pays de l’Union européenne, ayant décidé un renforcement des sanctions économiques et financières contre Belgrade, les directeurs politiques des six pays du Groupe de Contact (Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie) se retrouvent aujourd’hui à Paris pour préparer une réunion des ministres du groupe vendredi à Londres. Parallèlement, jeudi et vendredi, et à Bruxelles, leurs collègues de la Défense des seize pays de l’OTAN doivent passer en revue toutes les options militaires au Kosovo ou en Albanie et en Macédoine voisines. La multiplicité de ces réunions manifeste l’inquiétude grandissante de la communauté internationale devant un accroissement des tensions dans cette partie de l’Europe du Sud, à peine remise des traumatismes engendrés par quatre ans de guerre en Bosnie-Herzégovine entre Serbes, Croates et musulmans, et six mois de guerre civile en Albanie. En une semaine, les interventions de la police militaire serbe et les accrochages avec les groupes armés d’Albanais du Kosovo ont provoqué la mort de 300 personnes et l’exode de 50.000 autres vers l’Albanie, selon les chiffres du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR). «Le président yougoslave (Slobodan) Milosevic est allé trop loin. (…) L’usage de chars, d’artillerie, de la force armée, contre des populations civiles est totalement inacceptable dans l’Europe moderne», a déclaré ce dernier week-end à Londres, Robin Cook, secrétaire au Foreign Office et président en exercice de l’Union européenne. Les frères orthodoxes Un caractère inacceptable qui, depuis le début de la crise au Kosovo, a déjà donné lieu à de nombreuses condamnations de la part des Européens et des Américains notamment, et également à de nombreuses réunions internationales. Ainsi en mars dernier, le Groupe de Contact a décidé de premières sanctions économiques et financières contre Belgrade, et le Conseil de Sécuritéde l’ONU a décrété un embargo sur les armes à destination du Kosovo. «Aujourd’hui toutes les options sont ouvertes», ont déclaré plusieurs ministres lundi à Luxembourg, tout en s’étant gardés de préciser si l’option militaire était la plus plausible. Il appartiendra aux ministres de la Défense de l’OTAN d’y réfléchir en fonction des décisions politiques affichées tant du côté européen et américain que du côté russe, Moscou n’ayant jamais caché ses réticences à toutes sanctions et opérations militaires contre ses «frères orthodoxes» serbes. Américains et Britanniques sont favorables au principe d’une intervention militaire si elle reçoit l’aval du Conseil de Sécurité. La France n’y est pas hostile tout en privilégiant la cohésion de la communauté internationale, plus précisément celle du Groupe de Contact dans lequel se retrouvent Russes et Américains. Des mesures militaires contre Belgrade sont d’autant plus difficiles à prendre que la communauté internationale estime avoir encore besoin des dirigeants serbes et yougoslaves, particulièrement du président Milosevic, pour préserver la paix en Bosnie-Herzégovine, souligne-t-on de sources diplomatiques. La viabilité des accords de paix en Bosnie, conclus fin 95, pourrait ne pas résister à une autre flambée de nationalisme régional, capable de nouvelles modifications de frontières dans les Balkans déjà gravement meurtris par l’Histoire. (AFP-Reuters)
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