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Actualités - CHRONOLOGIE

Tennis Les internationaux de France La hiérarchie mondiale menacée à Roland-Garros

Les Internationaux de France de tennis ont toujours été cruels pour la hiérarchie mondiale et leur 68e édition qui s’ouvre lundi risque fort de chambouler une nouvelle fois les idées reçues. En simple messieurs, Pete Sampras aborde le tournoi avec la dure mission de devenir le 24e tête de série N°1 à remporter le titre depuis 1925 et, en dix ans, le second numéro un mondial seulement, après Jim Courier en 1992, à confirmer son rang. Quant au tenant du titre, Gustavo Kuerten, belle incarnation de l’hérésie de la terre battue, il sait qu’au cours de la dernière décennie deux joueurs seulement ont réussi le doublé, Jim Courier en 91-92 et Sergi Bruguera en 93-94. Depuis Chris Evert et Martina Navratilova,le tennis féminin a toujours été plus conservateur. Steffi Graf et Monica Seles ont pris leur suite mais la première a déclaré forfait et la seconde est en démotivation de longue durée. Les nouvelles dévoreuses ont moins de vingt ans. Leur chef de file est Martina Hingis, numéro un mondiale depuis mars 1997, mais sa première apparition de «reine» à Roland-Garros s’est soldée l’an dernier par une défaite face à Iva Majoli. Et deux autres poupées, Vénus Williams et Anna Kournikova, rêvent férocement de prendre leur place. Rios le ténébreux Si l’on en croit son allure ténébreuse et sa mauvaise humeur chronique, Marcelo Rios est tout aussi féroce et rêve tout autant de remporter le prix de 3.852.000 FF (3.624.000 FF en simple dames) pour une dotation globale de 60.861.400 FF. Le Chilien n’a jamais gagné de tournoi du Grand Chelem mais il a connu pendant quatre semaines, du 30 mars au 27 avril derniers, la première place mondiale. Parce que la terre battue est son royaume — il l’a encore montré en battant Kuerten en deux sets à Rome — le Chilien est au premier rang des favoris. Si favori il doit y avoir. Une tendinite au bras l’a certes empêché de défendre ses chances à Monte-Carlo mais un repos forcé a permis à bien d’autres de surmonter l’épreuve de sept matches sur terre battue que suppose la victoire. Si un joueur doit prolonger la malédiction qui pèse sur Pete Sampras — dix victoires dans le Grand Chelem, aucune à Paris — après avoir frappé John McEnroe et Jimmy Connors, ce pourrait être Rios en demi-finale. Le tirage au sort l’a voulu. Mais il a aussi voulu que le Chilien trouve sur sa route en huitièmes et en quarts de finale deux représentants de la brigade espagnole, Albert Costa et Carlos Moya. Affronter pareils spécialistes de la terre battue a déjà épuisé plus d’un prétendant avant l’heure. Sampras a certes hérité d’un premier tour piège face à Todd Martin, récent vainqueur surprise du tournoi de Barcelone, mais sa route jusqu’aux demi-finales sera ensuite plus facile avec un quart programmé contre le Suédois Jonas Bjorkman dont le classement de N°7 paraît bien usurpé sur terre battue. Si une demi-finale Sampras-Rios fait déjà rêver les 365.000 spectateurs qui défileront sous les marronniers pendant la quinzaine et les 2,5 milliards de téléspectateurs de 170 pays, la seconde partie du tableau se jouera sans doute au niveau des quarts de finale. Jeu de massacre des poupées De là sortira le vainqueur d’une belle empoignade entre Petr Korda, récent vainqueur de l’Open d’Australie, Kuerten, Andre Agassi, qui se veut, médiatiquement au moins, sur le chemin de la reconquête, et Cédric Pioline, qui a montré par sa place de finaliste à Monte-Carlo qu’il valait mieux que son classement de premier joueur non tête de série. En simples dames, les nouvelles forces vives ont été bien inégalement réparties. Martina Hingis, favorite incontestable, va trouver sur sa route des demi-finales deux de ses rivales les plus acharnées, Vénus Williams et Anna Kournikova. Elle risque aussi d’affronter une des représentantes les plus constantes de la génération précédente, Jana Novotna, et Monica Seles, qui n’a peut-être pas oublié qu’elle fut aussi une poupée tueuse. Dans l’autre moitié du tableau, la tenante du titre Iva Majoli restera à l’écart jusqu’à la finale du jeu de massacre de la nouvelle vague. Sa rivale la mieux classée sera l’Américaine Lindsay Davenport qui n’est pas une des meilleures spécialistes de la terre battue malgré son rang de tête de série N°2. Plus dangereuses sans doute pour Majoli seront les crocodiles espagnoles, Arantxa Sanchez et Conchita Martinez. Deux Françaises pourraient troubler le jeu si elles réussissent au premier tour un quitte ou double synonyme d’exploit pour Amélie Mauresmo face à Kournikova dans le haut du tableau, chargé d’espoir pour Mary Pierce face à Sabine Appelmans, dans le bas du tableau. (Reuters)
Les Internationaux de France de tennis ont toujours été cruels pour la hiérarchie mondiale et leur 68e édition qui s’ouvre lundi risque fort de chambouler une nouvelle fois les idées reçues. En simple messieurs, Pete Sampras aborde le tournoi avec la dure mission de devenir le 24e tête de série N°1 à remporter le titre depuis 1925 et, en dix ans, le second numéro un mondial...