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Actualités - CHRONOLOGIE

Une opposition désunie malgré la médiation de Téhéran

Une médiation iranienne a échoué à réconcilier deux importants mouvements de l’opposition afghane dont les dissensions internes sont la principale faiblesse face aux Taliban au pouvoir à Kaboul, ont affirmé des sources diplomatiques dans la capitale afghane. Selon ces sources, le chef de guerre ouzbéke Abdul Rashid Dostam et un des dirigeants de la communauté des hazaras chiites, Ali Mohammad Mohaqiq, n’ont pas réussi à surmonter leur différend sur le contrôle de Mazar-i-Sharif, la «capitale» de l’opposition nordiste. «Dostam et Mohaqiq sont revenus d’Iran sans aucun accord en dépit des efforts iraniens pour les réconcilier», a affirmé un diplomate qui a requis l’anonymat. Mohaqiq commande une faction dissidente du Hezb-i-Wahdat de Karim Khalili, le principal mouvement hazara puissamment soutenu par l’Iran, qui n’a jamais caché son hostilité envers les Taliban, ces «étudiants en théologie» au sunnisme ultra-orthodoxe. Alors que les troupes de Dostam contrôlaient entièrement Mazar jusqu’à l’année dernière, une tentative avortée des Taliban de s’emparer de la ville, il y a un an, a conduit à une situation chaotique, chaque mouvement voulant désormais assurer sa domination sur la ville. Les Taliban étaient entrés dans la ville à l’occasion d’un soulèvement d’une partie des troupes ouzbèkes contre Dostam qui avait été obligé de fuir. L’expulsion des Taliban de la ville, en grande partie menée par le Wahdat, a en effet donné aux Hazaras l’exacte mesure de leur puissance. Le Wahdat l’a encore montré en assurant, seul, la défense de la ville contre une nouvelle offensive — tout aussi infructueuse — des Taliban en octobre de l’année dernière, en dépit du retour du général Dostam. Malgré un accord antérieur, depuis le début de l’année la ville est épisodiquement l’objet d’escarmouches, voire de combats de rues entre les factions. Les combattants des divers camps, mal contrôlés, commettent souvent des exactions, notamment envers les expatriés de l’aide humanitaire internationale dont les effectifs sont été réduits à un minimum. «De nouveaux combats de rues apparaissent inévitables, car Dostam va vouloir reconquérir sa capitale perdue», a estimé un autre diplomate. «Mazar va exploser à nouveau, prévoit un expert d’une organisation humanitaire occidentale. Cela peut arriver à tout moment ce qui rend le travail des organisations humanitaires particulièrement dangereux». Ces dissensions internes se manifestent alors que le troisième élément de la coalition, le Jamiat-Islami de l’ancien président Burhanuddine Rabbani, renversé par les Taliban en septembre 1996, et du commandant Ahmed Shah Massoud, est engagé seul dans des combats difficiles, au nord et au sud de la chaîne montagneuse de l’Indou Kouch, contre les Taliban qui contrôlent déjà les deux tiers du pays. (AFP)
Une médiation iranienne a échoué à réconcilier deux importants mouvements de l’opposition afghane dont les dissensions internes sont la principale faiblesse face aux Taliban au pouvoir à Kaboul, ont affirmé des sources diplomatiques dans la capitale afghane. Selon ces sources, le chef de guerre ouzbéke Abdul Rashid Dostam et un des dirigeants de la communauté des hazaras chiites, Ali...