Actualités - CHRONOLOGIE
L'OMC se donne rendez-vous aux USA pour lancer le round du millénaire
le 22 mai 1998 à 00h00
Les 132 pays membres de l’OMC ont décidé de se retrouver fin 1999 aux Etats-Unis pour donner forme aux «négociations commerciales du millénaire», mais ont pris soin d’éviter le sujet controversé du contenu de ce nouveau cycle de libéralisation des échanges mondiaux. Le communiqué final, diffusé à l’issue de trois jours de rencontres à Genève, reste flou sur l’étendue et le calendrier des futures négociations, mais parle de «poursuite de la libéralisation sur une base suffisamment large pour répondre à l’éventail des intérêts et préoccupations de tous les membres» de l’Organisation mondiale du commerce. Le conseil général de l’organisation, organe de négociation entre deux ministérielles, devra décider la date précise et établir un programme de travail. «Tout reste ouvert», s’est félicité le directeur général de l’OMC, Renato Ruggiero, expliquant qu’il fallait concilier la notion de négociation globale où tous les intérêts sont pris en compte en même temps et le faits que «nous ne pouvons attendre sept ans pour atteindre ces objectifs». C’est le temps qu’il avait fallu pour boucler le dernier grand cycle de libéralisation du commerce mondial, connu sous le nom d’«Uruguay round» et achevé en 1994. L’Union européenne, comme le Japon, souhaitent des «négociations du millénaire» les plus larges possibles englobant un certain nombre de nouveaux thèmes comme l’investissement, l’environnement, les normes sociales fondamentales et la concurrence, alors que les Etats-Unis semblent préférer une approche plus sectorielle sans totalement écarter la possibilité d’élargir le contenu de la négociation. Les ministres avaient déjà confirmé à Singapour en 1996 qu’ils démarreraient des négociations sur les services (en l’an 2000) et pour poursuivre la libéralisation du commerce agricole (à la fin de 1999). Mais alors que l’Union européenne a fait savoir qu’elle ne voulait pas négocier l’ouverture de son marché agricole avant l’an 2000, les Etats-Unis soutiennent la proposition du Groupe de Cairns, composé d’exportateurs agricoles d’avancer le début de ces discussions. Quant aux pays en voie de développement ou émergents, ils font remarquer qu’ils ont déjà fort à faire pour appliquer les accords signés et ils craignent que l’inclusion des normes sociales ou environnementales dans un nouveau cycle de discussions ne soit utilisé pour barrer la route à certains de leurs produits. Le mot environnement n’apparaît pas dans le texte final adopté à Genève, qui parle seulement «d’améliorer notre action en faveur des objectifs de la croissance économique soutenue et du développement durable». Les organismes écologistes ont fait part de leur déception devant cette référence qualifiée de «brève et vague». Les pays en voie de développement souhaitent également que l’ouverture des marchés, louée notamment par le président américain Bill Clinton dans un discours prononcé à Genève lundi, leur profite plus que ce n’est le cas jusqu’à présent. Malgré ces désaccords, les ministres réaffirment l’importance du multilatéralisme dans leur communiqué final, une manière de marquer leur soutien à ce type de négociations de préférence à des discussions bilatérales ou seulement régionales. Et ils rejettent clairement «le recours à toute mesure protectionniste». Le communiqué final insiste également sur la nécessité d’une plus grande transparence dans le fonctionnement de l’OMC pour mieux faire comprendre au grand public les enjeux et les bénéfices potentiels de la libéralisation du commerce. Le président Clinton avait expressément demandé à l’Organisation de faire un effort dans ce sens. Les manifestations contre la mondialisation, parfois violentes, qui se sont déroulées à Genève illustrent les doutes ou les interrogations que suscite l’ouverture toujours plus grande des marchés dans une partie de l’opinion publique des pays riches ou pauvres. Les ministres se sont également déclarés profondément préoccupés «par la marginalisation des pays les moins avancés et de certaines petites économies», qui souffrent du «problème chronique de la dette extérieure». Par ailleurs, ils ont adopté un communiqué séparé sur le commerce électronique, par lequel les pays s’engagent à ne pas introduire de droits de douane sur les transactions via Internet jusqu’à la tenue de leur prochaine rencontre ministérielle. Selon le ministre suisse de l’économie, Pascal Couchepin, la 3e réunion ministérielle de l’OMC se tiendrait probablement au 4e trimestre de 1999. Le communiqué ne précise aucune date. (AFP)
Les 132 pays membres de l’OMC ont décidé de se retrouver fin 1999 aux Etats-Unis pour donner forme aux «négociations commerciales du millénaire», mais ont pris soin d’éviter le sujet controversé du contenu de ce nouveau cycle de libéralisation des échanges mondiaux. Le communiqué final, diffusé à l’issue de trois jours de rencontres à Genève, reste flou sur l’étendue et le...
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