Actualités - CHRONOLOGIE
Les risques d'enlèvements ne découragent pas le tourisme au Yémen
le 16 mai 1998 à 00h00
Les touristes à la recherche de culture et d’aventure ont du mal à résister à l’appel du Yémen, royaume de la reine de Saba, en dépit des risques d’enlèvements d’étrangers, affirment les voyagistes. Le premier ministre par intérim, Abdel Karim al-Iryani, a admis que le phénomène des enlèvements affectait le tourisme, mais les agences de voyages mènent bataille pour promouvoir cette destination et minimisent les dangers. «Le Yémen est une destination pour découvrir une culture différente, pas un site de relaxation», déclare Mahmoud al-Chaibani, un tour-opérateur de Sanaa rencontré au salon du tourisme arabe qui vient de s’achever à Dubaï. Selon l’Organisation mondiale du Tourisme, un nombre record de 75.000 touristes ont visité le Yémen en 1997. Ils ont généré des recettes de 69 millions de dollars, en hausse de 64% par rapport à l’année précédente, bien que l’année ait été marquée par l’enlèvement de 36 étrangers. En 1997, la compagnie aérienne allemande Lufthansa et la néerlandaise KLM ont augmenté leurs vols sur le Yémen, passant de deux à trois par semaine. La compagnie nationale Yemenia assure déjà des liaisons avec Londres, Rome et Madrid. «C’est une affaire qui marche, les transporteurs savent ce qu’ils font», assure Ali Abou Monassar, vice-président de l’Association des agences de voyages et de tourisme du Yémen. L’Europe est le principal marché pour le Yémen, la majorité des touristes venant d’Italie et d’Allemagne. Mais le nombre de visiteurs de Grande-Bretagne, de Belgique, de France et d’Espagne est également en hausse, selon des agents de voyages présents au salon de Dubaï. MM. Chaibani et Monassar tentent de minimiser les risques de rapt dans un pays où 115 étrangers, essentiellement des touristes, ont été enlevés par des tribus fortement armées depuis cinq ans. Tous ont été libérés sains et saufs, y compris les derniers, une famille britannique relâchée le 3 mai après plus de deux semaines de captivité par une tribu qui voulait faire pression sur le gouvernement. «Depuis cent ans, aucun étranger n’a été tué au Yémen, affirme M. Chaibani. Les personnes enlevées ont toutes été relâchés sans dommage. C’est une question locale qui a des causes économiques et non politiques». «Comme des invités» Les otages sont traités comme des invités par leurs ravisseurs et souvent relâchés avec des cadeaux en souvenir de leur captivité. Le phénomène s’est propagé parce que le gouvernement a cédé au départ aux demandes des ravisseurs, qui veulent le plus souvent des avantages matériels pour leur région. Le gouvernement a aujourd’hui du mal à convaincre les tribus qu’elles n’ont rien à gagner à prendre de nouveaux otages. Les tour-opérateurs pressent les touristes de suivre les recommandations de leurs ambassades, de ne circuler qu’en groupes sous protection armée, de ne traiter qu’avec les agences de voyages les plus connues et d’éviter des régions à risque comme Maarib, Chabwa et Al-Jouf. Dans la capitale, Sanaa, seuls deux enlèvements ont été recensés depuis 1993. Mais M. Chaibani reconnaît que les rapts ne sont pas les seuls problèmes. «Il nous faut plus d’investissements et de promotion. La capacité d’hébergement de nos hôtels est limitée et nous n’avons pas assez de stations balnéaires», souligne-t-il. Les statistiques officielles du Yémen, un des pays les plus pauvres du monde, recensent 229 hôtels, avec une capacité de 7.000 lits, mais seuls quelques établissements répondent aux normes internationales de confort. (AFP)
Les touristes à la recherche de culture et d’aventure ont du mal à résister à l’appel du Yémen, royaume de la reine de Saba, en dépit des risques d’enlèvements d’étrangers, affirment les voyagistes. Le premier ministre par intérim, Abdel Karim al-Iryani, a admis que le phénomène des enlèvements affectait le tourisme, mais les agences de voyages mènent bataille pour promouvoir...
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