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Actualités - CHRONOLOGIE

Washington à l'heure du maccarthysme sexuel

La classe politique américaine s’effraie du climat de maccarthysme sexuel qui semble désormais prévaloir à Washington, à l’heure où une banale histoire de sexe conduit un président des États-Unis à faire face à une procédure historique de destitution. Jamais la vie privée des hommes politiques américains n’avait été ainsi jetée en pâture et examinée à la loupe par des enquêteurs zélés, depuis le procureur indépendant Kenneth Starr au magnat américain du porno, Larry Flynt. Côté républicain, l’ex-futur «speaker» de la Chambre des représentants est tombé au nom de la pureté des mœurs: Bob Livingston, qui devait prendre ses fonctions en janvier, a finalement préféré démissionner plutôt que de voir déballer les détails salaces de ses infidélités conjugales avouées. Trois parlementaires républicains ont déjà eu récemment à reconnaître des liaisons extraconjugales, parfois vieilles de plusieurs années, dont le représentant de l’Indiana Dan Burton, père d’un fils adultérin, et le président de la commission judiciaire de la Chambre des représentants, Henry Hyde. Le gouverneur du Colorado Roy Romer a dû concéder «une relation affectueuse» avec une ancienne assistante, et une représentante républicaine, Helen Chenoweth (Idaho), s’est crue obligée d’avouer une liaison avec un homme marié, alors qu’elle-même ne l’était pas. «On ne trouvera bientôt plus de gens suffisamment motivés pour vouloir faire de la politique», estimait dimanche sur CNN Leon Panetta, l’ancien secrétaire général de la Maison-Blanche, attribuant la débâcle de Bill Clinton et de Bob Livington à l’atmosphère empoisonnée qui règne désormais à Washington. «C’est peut-être la chose la plus dangereuse qui découle de tout cela», ajoutait-il. «Le maccarthysme moral doit cesser dans cette ville, nous sommes en train de déchiqueter nos institutions et nos hommes politiques, des gens bien, des gens solides», s’est lamenté pour sa part sur NBC le sénateur Christopher Dodd, démocrate du Connecticut. D’ores et déjà, plusieurs élus démocrates ont appelé à faire cesser immédiatement les tactiques de «démolition personnelle». «Que sommes-nous devenus quand nous acceptons d’entrer dans une ère nouvelle de maccarthysme sexuel, quand les limites de la vie privée ne sont plus respectées, avons-nous perdu tout sentiment de décence?» s’écriait à la Chambre Robert Wexler, représentant démocrate de Floride.
La classe politique américaine s’effraie du climat de maccarthysme sexuel qui semble désormais prévaloir à Washington, à l’heure où une banale histoire de sexe conduit un président des États-Unis à faire face à une procédure historique de destitution. Jamais la vie privée des hommes politiques américains n’avait été ainsi jetée en pâture et examinée à la loupe par des...