Actualités - CHRONOLOGIE
Quand Ben Gourion rédigeait sur du papier toilette la déclaration d'indépendance
le 01 mai 1998 à 00h00
Retiré à l’hôtel «Kalia», au bord de la mer Morte, David Ben Gourion songe au pire le 29 novembre 1947, après le vote de l’ONU qui fixe au 15 mai suivant l’abrogation du mandat britannique sur la Palestine et le partage de ce territoire entre juifs et Arabes. «Je me sens comme un individu en deuil au milieu d’un mariage», note-t-il dans son journal, pendant que les foules en liesse s’étourdissent à danser la «Hora» dans les rues de Tel-Aviv. Celui que tous les juifs de Palestine appellent «le Vieux» prépare l’étape suivante. Il se contente de papier toilette pour rédiger fébrilement un premier projet de déclaration d’indépendance. Pendant les cinq mois et demi à venir, les Britanniques sont censés assurer l’ordre, mais c’est dans la passivité la plus totale qu’ils attendent le jour de l’embarquement et laissent Arabes et juifs s’affronter. Le rêve semble tourner au désastre pour les juifs, autour desquels l’étau se resserre. Aussi, les Américains proposent-ils un armistice, dont l’acceptation reviendrait pour Ben Gourion à renoncer à la création de l’Etat. Le vieux lutteur préfère ordonner des achats massifs d’armements, pour être prêt le «Jour du Destin». Le 15 mai tombant un samedi, jour de Shabbat, c’est à l’aube du 14 que le Haut commissaire britannique en Palestine, Sir Alan Cunningham, passe pour la dernière fois en revue sa garde d’honneur à Jérusalem. Il s’envole ensuite pour Haïfa, où l’attend le croiseur «Euryalus» qui appareillera à minuit précise, après avoir amené l’Union Jack. Cartes d’état-major en mains, Ben Gourion fait de son côté le point de l’alarmante situation stratégique, puis se rend au musée d’Art de Tel-Aviv. Une foule immense se presse déjà autour de cet immeuble très simple. A 16 heures, costume noir, chemise blanche et exceptionnellement cravaté, le fondateur de l’Etat hébreu montre dans un silence religieux un rouleau de parchemin: c’est la déclaration d’indépendance. La salle, où il n’y a que 200 personnes, est décorée du portrait de Théodore Herzl, père spirituel du mouvement sioniste, et d’une toile de Chagall: «Juif tenant les tables de la loi». L’orchestre philharmonique de Tel-Aviv s’entasse au balcon. Les techniciens de la radio ont à la hâte installé un studio de fortune. D’une voix nasillarde, Ben Gourion brosse l’histoire du peuple juif, puis donne lecture de la charte. «En vertu du droit naturel et historique du peuple juif en Terre sainte, cet Etat portera le nom d’Israël», proclame-t-il. «Mazel tov, Israël» (bonne chance, Israël), murmure Golda Meïr, fidèle collaboratrice de Ben Gourion. La cérémonie n’a duré que 37 minutes. Peu après minuit, les Etats-Unis reconnaissent de facto le nouveau-né. Mais le hurlement des sirènes déchire la nuit à Tel-Aviv. Les bombardiers de l’aviation égyptienne sont entrés en action, et trois heures plus tard, sept armées arabes régulières passent à l’offensive. La première guerre entre les Arabes et Israël a commencé.(AFP)
Retiré à l’hôtel «Kalia», au bord de la mer Morte, David Ben Gourion songe au pire le 29 novembre 1947, après le vote de l’ONU qui fixe au 15 mai suivant l’abrogation du mandat britannique sur la Palestine et le partage de ce territoire entre juifs et Arabes. «Je me sens comme un individu en deuil au milieu d’un mariage», note-t-il dans son journal, pendant que les foules en liesse s’étourdissent à danser la «Hora» dans les rues de Tel-Aviv. Celui que tous les juifs de Palestine appellent «le Vieux» prépare l’étape suivante. Il se contente de papier toilette pour rédiger fébrilement un premier projet de déclaration d’indépendance. Pendant les cinq mois et demi à venir, les Britanniques sont censés assurer l’ordre, mais c’est dans la passivité la plus totale qu’ils attendent le jour de...
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