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Actualités - CHRONOLOGIE

Israéliens sur le papier mais arabes de coeur

Le drapeau bleu et blanc d’Israël flotte sur le toit de l’école du village arabe de Kfar Kassem. Mais, sur un mur de son préau, les photos des victimes du massacre de 1956 par les forces israéliennes témoignent d’une autre identité. «La commémoration du cinquantenaire de l’Etat d’Israël me pose un véritable dilemme», confie le directeur de l’école, Motkal Taha, en désignant le panneau commémorant la mort des 49 villageois de Kfar Kassem assassinés par des gardes-frontières israéliens le 29 octobre 1956. Même s’ils n’ont pas tous une histoire aussi tragique, un million d’Arabes israéliens — sur une population totale de 5,8 millions de personnes — se sentent en porte-à-faux dans un Etat juif qui a commencé par les traiter en ennemi et continue à les considérer comme des citoyens de seconde zone. Mais même si, en matière d’égalité des chances, «nous obtenions satisfaction, nous ne pourrions pas oublier qu’Israël n’a toujours pas trouvé de solution à la tragédie du peuple palestinien dont nous faisons partie», affirme le député arabe Azmi Béchara. Dits Arabes israéliens, ils sont issus des 160.000 Palestiniens — sur un total d’environ un million — restés sur leur terre en 1948. «Je suis Israélien sur le papier, mais mon cœur est arabe», explique le vieux Badir Kayif, 70 ans, dont la mère et la fille ont été tuées en 1956, alors qu’elles rentraient des champs ignorant que le couvre-feu avait été imposé sur Kfar Kassem, à 25 kilomètres de Tel-Aviv. Pourtant, les Arabes israéliens ne ressemblent plus complètement à leurs frères palestiniens qui vivent à moins d’un kilomètre de là, de l’autre côté de la «ligne verte» qui délimite la Cisjordanie. Depuis la fin de l’administration militaire en 1966, ils sont intégrés dans le système démocratique et économique d’Israël. Ils en ont retiré des bénéfices indéniables, avec un niveau de vie dix fois supérieur à celui des Palestiniens des territoires occupés. Ils expriment ouvertement leur solidarité avec leurs «frères» palestiniens mais très rares sont ceux qui ont participé à des attentats contre Israël. Ils n’ont pas non plus l’ambition d’être intégrés à un futur Etat palestinien en Cisjordanie. (AFP)
Le drapeau bleu et blanc d’Israël flotte sur le toit de l’école du village arabe de Kfar Kassem. Mais, sur un mur de son préau, les photos des victimes du massacre de 1956 par les forces israéliennes témoignent d’une autre identité. «La commémoration du cinquantenaire de l’Etat d’Israël me pose un véritable dilemme», confie le directeur de l’école, Motkal Taha, en désignant le panneau commémorant la mort des 49 villageois de Kfar Kassem assassinés par des gardes-frontières israéliens le 29 octobre 1956. Même s’ils n’ont pas tous une histoire aussi tragique, un million d’Arabes israéliens — sur une population totale de 5,8 millions de personnes — se sentent en porte-à-faux dans un Etat juif qui a commencé par les traiter en ennemi et continue à les considérer comme des citoyens de seconde...