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Actualités - CHRONOLOGIE

La communauté islamique plus divisée que jamais

L’islam de France, dont l’Église catholique vient de reconnaître l’enracinement, apparaît cependant plus éclaté que jamais malgré la tentative de l’ex-délégué à l’intégration du précédent gouvernement, Hamlaoui Mekachera, de ressuciter le Conseil représentatif des musulmans de France (CRMF). De nombreuses associations et personnalités musulmanes affirment ne pas avoir été consultées par Hamlaoui Mekachera et restent sceptiques quant aux chances de réussite de l’entreprise, dont certaines contestent d’ailleurs le bien-fondé. «Une instance représentative doit être religieuse et pas communautaire», a déclaré Lhaj Thami Breze, président de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF). Enfant mort-né de l’époque où Charles Pasqua, alors ministre de l’Intérieur, cherchait à faire jouer à la Grande Mosquée de Paris un rôle fédérateur, le CRMF avait vu le jour en janvier 1995. Depuis, le paysage de l’islam en France a beaucoup bougé. La Grande Mosquée, déchirée par des luttes internes, a vu son influence s’amenuiser. Les fédérations (UOIF et Fédération nationale des musulmans de France) sont concurrencées chez les jeunes par des associations locales minoritaires mais dynamiques, partagées entre discours radical et souci d’intégration, entre affirmation identitaire et dialogue de terrain avec les chrétiens. Tandis que les jeunes étudiantes voilées se pressent aux conférences sur la laïcité organisées par Tariq Ramadan, universitaire vivant à Genève et interlocuteur de la ligue de l’enseignement, oû Larbi Kechat, recteur de la mosquée de la rue de Tanger à Paris, à l’autre pôle le mufti de Marseille Soheib Bencheikh milite pour le rejet du fondamentalisme au nom d’un islam «modernisé». Le ministère de l’Intérieur, en charge des cultes, a pour l’instant préféré contourner la question de la représentativité, une question toujours difficile. Invitant l’islam «à la table de la République» lors d’un discours à Strasbourg le 23 novembre 1997, le ministre, Jean-Pierre Chevènement, a préféré porter ses efforts sur d’autres terrains. Il a notamment défendu auprès du ministère de l’Education un projet d’institut universitaire sur l’islam, qui devrait voir le jour en septembre 1999, et ses services plaident pour la nomination d’aumôniers musulmans dans les prisons, les hôpitaux.
L’islam de France, dont l’Église catholique vient de reconnaître l’enracinement, apparaît cependant plus éclaté que jamais malgré la tentative de l’ex-délégué à l’intégration du précédent gouvernement, Hamlaoui Mekachera, de ressuciter le Conseil représentatif des musulmans de France (CRMF). De nombreuses associations et personnalités musulmanes affirment ne pas avoir été consultées par Hamlaoui Mekachera et restent sceptiques quant aux chances de réussite de l’entreprise, dont certaines contestent d’ailleurs le bien-fondé. «Une instance représentative doit être religieuse et pas communautaire», a déclaré Lhaj Thami Breze, président de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF). Enfant mort-né de l’époque où Charles Pasqua, alors ministre de l’Intérieur, cherchait à faire...