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Actualités - CHRONOLOGIE

Société - De Moïse aux sous-marins Musée des toilettes en Inde

Un musée des toilettes à New Delhi s’est donné une ambitieuse mission : éduquer les millions de gens qui, en Inde, se soulagent en plein air. Dans une banlieue de la capitale indienne, le «Musée international Sulabh des toilettes» retrace l’histoire des toilettes, du prophète Moïse qui avait demandé aux membres de sa tribu de «couvrir leurs excréments de terre» à un cabinet à micro-ondes futuriste utilisé à bord des sous-marins. «L’Inde fut un pionnier en matière de toilettes. La civilisation de la vallée de l’Indus avait des égouts très bien faits et un système sanitaire presque moderne, dès 2 500 avant Jésus-Christ», affirme le conservateur, Mulk Raj. «Mais aujourd’hui, des millions de gens vont faire aux champs», constate-t-il. «Nous voulons mettre un terme à cette pratique par l’éducation». Le fondateur du musée, Bindeshwar Pathak, un travailleur social, explique qu’il tente d’améliorer la vie de millions de gens. «Près de 600 000 personnes (des «intouchables») dans notre pays sont exclues de l’échelle sociale parce qu’elles transportent les excréments, parce que dans les villages et autres régions isolées on n’utilise que de simples trous dans la terre ou bien on défèque en plein air», dit-il. «Je travaille à faire cesser cette horrible pratique. Si nous contribuons à ce qu’ils aient des toilettes chez eux, cela cessera». L’association fondée par M. Pathak, qui se dit «tourmenté» par ce sujet, a installé depuis 1974 quelque 4 000 toilettes publiques et un million de toilettes individuelles chez des gens pauvres. Faux livres Servant de guide, le conservateur montre parmi les trésors du musée un cabinet français du XIXe siècle constitué d’une pile de faux livres entassés sur une chaise. «Vous voyez les titres: ce sont tous des ouvrages anglais», dit-il. «C’est la manière dont les Français tournent les Anglais en ridicule». Parmi les autres modèles, une réplique du «trône» de Louis XIII, roi de France qui déféquait en public, un cabinet d’aisances hollandais du XVIIIe siècle décoré de blanc et de bleu à la manière de la porcelaine de Delft, des pots de chambre en forme de dauphins ou de lions, un fauteuil en cuir qui devient cabinet lorsqu’on soulève le coussin... Le conservateur n’est pas avare d’anecdotes historiques, racontant par exemple que Louis XIV avait fait offrir à la courtisane Diane de Polignac ne jurant que par Benjamin Franklin, favori des Parisiennes, un pot de chambre à l’effigie de l’ambassadeur américain. M. Pathak relève que c’est en France que les toilettes les plus belles furent faites, dans un pays qui, souligne-t-il, fut longtemps à la traîne du reste de l’Europe en matière d’installations sanitaires modernes. Le musée montre également des «photos de toilettes» célèbres, dont celle où les acteurs américains Jerry Lewis, Bob Hope et Dean Martin urinent ensemble, et celle où le rocker Frank Zappa est assis le pantalon autour des chevilles. Selon M. Raj, la personnalité actuelle la plus saine en matière de toilettes est le mannequin Cindy Crawford. «Elle voyage avec son propre siège portable. C’est vraiment très hygiénique».
Un musée des toilettes à New Delhi s’est donné une ambitieuse mission : éduquer les millions de gens qui, en Inde, se soulagent en plein air. Dans une banlieue de la capitale indienne, le «Musée international Sulabh des toilettes» retrace l’histoire des toilettes, du prophète Moïse qui avait demandé aux membres de sa tribu de «couvrir leurs excréments de terre» à un cabinet à micro-ondes futuriste utilisé à bord des sous-marins. «L’Inde fut un pionnier en matière de toilettes. La civilisation de la vallée de l’Indus avait des égouts très bien faits et un système sanitaire presque moderne, dès 2 500 avant Jésus-Christ», affirme le conservateur, Mulk Raj. «Mais aujourd’hui, des millions de gens vont faire aux champs», constate-t-il. «Nous voulons mettre un terme à cette pratique par l’éducation»....