Actualités - CHRONOLOGIE
Alexandre Lebed joue ses ambitions présidentielles en Sibérie
le 25 avril 1998 à 00h00
Le général russe Alexandre Lebed se présente dimanche à une élection au poste de gouverneur de l’immense région sibérienne de Krasnoïarsk, un scrutin qui servira de tremplin ou de cimetière pour ses ambitions présidentielles. «Soit je gagne (le scrutin de Krasnoïarsk), soit je me refuse complètement à participer à l’élection présidentielle» russe de l’an 2000, a prévenu M. Lebed, 48 ans, lors d’une de ses dernières réunions publiques. Celui qui était, il y a 18 mois, la personnalité politique la plus populaire de Russie tente à l’occasion de cette élection régionale de sortir du relatif oubli médiatique dans lequel il est tombé ces derniers temps. La région de Krasnoïarsk, dont il brigue la direction, est une des plus vastes et des plus riches de Russie, couvrant un territoire grand comme quatre fois la France. Mais l’ancien parachutiste doit batailler contre plusieurs concurrents très sérieux: le gouverneur sortant Valéri Zoubov, le candidat du PC russe Piotr Romanov et le directeur d’une usine d’aluminium, Valéri Zakharnov. M. Zoukov, qui devance actuellement le général Lebed dans les sondages, est soutenu par plusieurs puissants magnats industriels régionaux, par le groupe financier Onexim, propriétaire de Norilsk, numéro un mondial du nickel (extrême-nord du territoire), ainsi que par l’influent maire de Moscou Iouri Loujkov, venu cette semaine à Krasnoïarsk. «Il est clair que (Lebed) est venu dans la région uniquement pour puiser dans ses riches ressources afin de financer sa future campagne» présidentielle, a affirmé M. Loujkov. Voix rauque «Seule la renaissance et la prospérité de la région me permettraient de songer à me présenter à l’élection (présidentielle russe) de l’an 2000», explique pour sa part le général Lebed, lors d’une rencontre avec les électeurs de la ville de Krasnoïarsk (un million d’habitants). Le général à la retraite a choisi d’oublier ses plaisanteries parfois douteuses ainsi que ses formules à l’emporte-pièce. Il se présente en civil et fait un effort pour adoucir sa voix d’outre-tombe. «Compte tenu de sa position dans les sondages, du nombre d’attaques contre lui, des accusations de dictateur nationaliste, Lebed est obligé de changer son image. Son premier test se déroule ici à Krasnoïarsk», explique un membre de son entourage. «Qui vous a dit que je voulais transformer la Russie en une caserne? J’ai simplement la voix un peu rauque», dit l’intéressé en souriant, avant d’énumérer les gigantesques projets de reconstruction dont il rêve pour la région. Le général Lebed avait créé la surprise au premier tour de l’élection présidentielle de 1996 en décrochant la troisième place avec 15% des suffrages, derrière le président sortant Boris Eltsine (35%) et le candidat communiste Guennadi Ziouganov (32%). Il s’est rallié entre les deux tours à Boris Eltsine, pour devenir, après la réélection du président russe, secrétaire de l’influent Conseil de Sécurité. Limogé brutalement par M. Eltsine en octobre 1996, Alexandre Lebed était resté pendant plusieurs mois la coqueluche des Russes, qui le plaçaient en tête de tous les sondages. Sans accès aux médias ni appui financier important, M. Lebed a reculé depuis. Il oscille aujourd’hui entre la troisième et la cinquième place avec environ sept pour cent des intentions de vote. (AFP)
Le général russe Alexandre Lebed se présente dimanche à une élection au poste de gouverneur de l’immense région sibérienne de Krasnoïarsk, un scrutin qui servira de tremplin ou de cimetière pour ses ambitions présidentielles. «Soit je gagne (le scrutin de Krasnoïarsk), soit je me refuse complètement à participer à l’élection présidentielle» russe de l’an 2000, a prévenu M. Lebed, 48 ans, lors d’une de ses dernières réunions publiques. Celui qui était, il y a 18 mois, la personnalité politique la plus populaire de Russie tente à l’occasion de cette élection régionale de sortir du relatif oubli médiatique dans lequel il est tombé ces derniers temps. La région de Krasnoïarsk, dont il brigue la direction, est une des plus vastes et des plus riches de Russie, couvrant un territoire grand comme quatre...