Actualités - CHRONOLOGIE
Des livres sur l'esclavage d'hier et ... d'aujourd'hui
le 25 avril 1998 à 00h00
La sombre histoire de l’esclavage d’hier et d’aujourd’hui est relatée dans plusieurs ouvrages paraissant ces jours-ci en France à l’occasion du 150e anniversaire de son abolition. L’historien Jean-Michel Deveau étudie dans «Femmes esclaves» (Ed. France Empire) tous les mécanismes de l’aliénation: mères privées de leurs enfants, femmes objets, prostituées livrées au bon vouloir de leurs maîtres. Différent dans sa forme, avec de nombreuses photographies, le livre de Gisèle Pineau et de Marie Abraham, «Femmes des Antilles, traces et voix» (Ed. Stock) s’attache au douloureux itinéraire de ces femmes déracinées. Mêlant l’histoire, la fiction et le reportage, les auteurs suivent un «chemin de croix» parsemé de pleurs et de souffrances. «Fléau planétaire»: c’est ainsi que Martin Monestier qualifie l’asservissement de plus de 300 millions d’enfants à travers le monde dans son livre «Les enfants esclaves» (Le Cherche Midi éditeur). L’auteur, en s’appuyant sur les chiffres et documents de l’UNICEF ou du Bureau international du travail, dresse un constat qui fait froid dans le dos: un enfant sur quatre est concerné dans le monde. «Disons-le tout net: le travail des enfants n’est pas seulement une violation de la Convention internationale sur les droits de l’enfant, c’est aussi une insulte à l’humanité», écrit en préface Bruno Ricatto, président du Comité français pour l’UNICEF. «L’histoire de l’esclavage aux Etats-Unis» (Ed. Perrin) de Claude Fohlen met l’accent sur des paradoxes de ce pays: comment cette grande démocratie a-t-elle pu tolérer l’esclavage sur près d’un siècle? (de l’indépendance de 1783 à l’abolition de 1865). Pour l’historien, «l’esclavage a joué un rôle si important dans la formation de la nation et de la société américaines et ses effets se font tellement sentir plus d’un siècle après son abolition que l’évocation de ce passé sert à expliquer la nature spécifique des relations raciales aux Etats-Unis en cette fin de 20e siècle». D’autres ouvrages viennent de paraître: «Des chaînes à la liberté: anthologie de texte sur les traites négrières et l’esclavage», de Jean Breteau et Marcel Lancelin (Ed. Apogée). Une histoire du lent cheminement des mentalités à propos de l’esclavage. — «Des colonies françaises: abolition immédiate de l’esclavage», de Victor Schoelcher (Ed. Comité de travaux historiques et scientifiques). Il s’agit de la réédition, en poche, de l’ouvrage écrit en 1842 par Victor Schoelcher, principal militant abolitionniste du 19e siècle en France. — «Esclaves et négriers», de Jean Meyer (Ed. Gallimard, coll. Découvertes). Ouvrage pédagogique qui retrace l’histoire du gigantesque trafic négrier et ses enjeux économiques. «Amistad: les mutins de la liberté», de Vincent Bernard (Ed. Archipel). Le livre raconte l’histoire vraie d’esclaves noirs qui s’étaient mutinés lors de leur voyage sans retour vers les Etats-Unis. Le réalisateur américain Steven Spielberg a récemment tiré un film de cet événement. — «Ainsi parle le fleuve noir», essai de René Depestre (Ed. Paroles d’Aube). — «Elmire des sept bonheurs», roman de Patrick Chamoiseau (Ed. Gallimard). — «La rivière de la liberté», témoignage historique de John Parker décédé en 1900 (Ed. Robert Laffont). — «Zamor le nègre de la Du Barry», roman de Gérard Saint-Loup (Ed. l’Harmattan). (AFP)
La sombre histoire de l’esclavage d’hier et d’aujourd’hui est relatée dans plusieurs ouvrages paraissant ces jours-ci en France à l’occasion du 150e anniversaire de son abolition. L’historien Jean-Michel Deveau étudie dans «Femmes esclaves» (Ed. France Empire) tous les mécanismes de l’aliénation: mères privées de leurs enfants, femmes objets, prostituées livrées au bon vouloir de leurs maîtres. Différent dans sa forme, avec de nombreuses photographies, le livre de Gisèle Pineau et de Marie Abraham, «Femmes des Antilles, traces et voix» (Ed. Stock) s’attache au douloureux itinéraire de ces femmes déracinées. Mêlant l’histoire, la fiction et le reportage, les auteurs suivent un «chemin de croix» parsemé de pleurs et de souffrances. «Fléau planétaire»: c’est ainsi que Martin Monestier...