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Actualités - REPORTAGE

En prison pour le vol d'une crème glacée

L’organisation Amnesty International a accusé à Strasbourg la Roumanie de nombreuses violations des droits de l’homme, telles que l’emprisonnement d’homosexuels, des tortures policières et des discriminations raciales à l’égard de la minorité Rom. Dans un rapport publié en marge de la session parlementaire du Conseil de l’Europe, l’organisation cite le cas d’un jeune Rom de 10 ans, Costica, qui a été torturé par des policiers pendant une journée après avoir été interpellé pour le vol présumé de deux crèmes glacées, dans un kiosque de Basarabi, en juin 1997. Le gamin a été suspendu par les jambes et la tête par dessus la rambarde d’un pont, avec menace de le laisser tomber, il a été battu sur la tête et le corps à coups de poings et de pieds. Hospitalisé le lendemain avec de graves blessures, les médecins ont diagnostiqué notamment un traumatisme crânien dont l’enfant garde encore aujourd’hui des séquelles: vertiges, tics faciaux, perturbations de la personnalité. «Cas isolés» Amnesty a répertorié entre mars 1997 et janvier 1998 environ 25 cas de coups de feu mortel tirés par des policiers sur des voleurs en fuite, de morts en prison et de tortures et mauvais traitements policiers. L’organisation appelle le Conseil de l’Europe à user de son autorité pour que la Roumanie, membre des «40» depuis plus de quatre ans, respecte ses engagements en ce qui concerne les droits de l’homme. Par ailleurs, l’organisation a reçu confirmation en septembre 1997 de la direction générale des prisons roumaines que trois homosexuels se trouvaient emprisonnés en vertu de l’article 200 du code pénal qui qualifie de crimes les actes homosexuels entre adultes consentants, même en privé. Dans son rapport, l’organisation relate notamment le cas de Mariana Cetiner, homosexuelle condamnée à trois ans de prison, puis relaxée en appel en janvier 1997, à nouveau emprisonnée en mai 1997 sur un appel du parquet et recondamnée à trois ans de prison. Cette femme, qui a obtenu une grâce présidentielle en mars 1998 sur une intervention, est néanmoins toujours détenue, selon l’organisation. Amnesty International Amnesty accuse enfin les autorités roumaines de négliger d’assurer aux minorités Roms une protection contre les violences racistes. Depuis le début des années 1990, des dizaines de communautés Roms ont été la cible de telles violences visant les personnes et les biens sans entraîner d’enquête «rapide ni impartiale» de la police, selon l’organisation. Interrogé à Strasbourg sur ces violations des droits de l’homme, le nouveau premier ministre roumain Radu Vasile a «rejeté avec conviction et sincérité ces accusations». «Il existe peut-être des abus policiers contre les minorités Roms, mais ce sont des cas isolés, pas une politique délibérée», a-t-il dit. (AFP)
L’organisation Amnesty International a accusé à Strasbourg la Roumanie de nombreuses violations des droits de l’homme, telles que l’emprisonnement d’homosexuels, des tortures policières et des discriminations raciales à l’égard de la minorité Rom. Dans un rapport publié en marge de la session parlementaire du Conseil de l’Europe, l’organisation cite le cas d’un jeune Rom de 10 ans, Costica, qui a été torturé par des policiers pendant une journée après avoir été interpellé pour le vol présumé de deux crèmes glacées, dans un kiosque de Basarabi, en juin 1997. Le gamin a été suspendu par les jambes et la tête par dessus la rambarde d’un pont, avec menace de le laisser tomber, il a été battu sur la tête et le corps à coups de poings et de pieds. Hospitalisé le lendemain avec de graves blessures,...