Actualités - CHRONOLOGIE
Jérusalem de plus en plus dominée par les ultra orthodoxes
le 12 novembre 1998 à 00h00
Les partis ultra orthodoxes israéliens ont remporté un succès sans précédent aux élections municipales à Jérusalem, au grand dam des laïcs qui redoutent que les religieux imposent leur loi, selon les résultats publiés mercredi. Le maire Ehud Olmert, un laïc du Likoud, le parti nationaliste du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a été réélu haut la main avec 60 % des votes face à son concurrent travailliste Shimon Shetreet. Mais pour la composition du conseil municipal, M. Olmert a subi une défaite cinglante. Sa liste n’a obtenu que trois mandats sur 31. Trois formations religieuses ont raflé 15 sièges, frôlant de peu la majorité absolue. Les travaillistes n’ont eu que deux sièges, et deux formations laïques de gauche s’en sont adjugé sept. Diverses listes se partagent les quatre autres sièges. Pour gérer la ville, M. Olmert va devoir s’appuyer encore plus sur les formations ultra orthodoxes, qui était déjà présentes en force dans la majorité municipale précédente, avec 13 sièges. Les ultra orthodoxes, qui ne représentent que 30 % de la population juive de la ville, sont parvenus à mobiliser en masse leurs ouailles, alors que les laïcs ont boudé les urnes. Globalement, le taux de participation à Jérusalem n’a atteint que 40 %. Les habitants palestiniens de Jérusalem-Est ont boycotté le scrutin, pour ne pas cautionner l’occupation de leur secteur par Israël. Le parti ultra-orthodoxe sépharade Shass, qui avait promis à ses électeurs qu’ils iraient directement au paradis, a fait un bond spectaculaire en passant d’un à cinq sièges. M. Olmert s’est empressé de dénoncer «les laïcs qui n’arrêtent pas de se lamenter contre l’emprise des religieux et qui ont pourtant préféré rester à la maison au lieu d’aller voter». Le député de l’opposition travailliste Uzi Baram, qui réside à Jérusalem, a reconnu qu’un candidat laïc n’avait aucune chance d’être élu dans la Ville sainte sans le soutien des religieux. «Notre ville devient de plus en plus ultra-orthodoxe, de plus en plus nationaliste», a-t-il déploré. A Jérusalem, les relations entre laïcs et religieux sont tendues. Les ultra orthodoxes mènent depuis des années une bataille parfois violente pour obtenir la fermeture de rues, de restaurants et de cinémas durant le repos du Shabbat, sans beaucoup de résultats pour le moment. La religion juive interdit de circuler en voiture et tout travail du vendredi au samedi soir ainsi que durant les principales fêtes juives. La montée en force des partis religieux s’est traduite par l’ouverture de nombreuses écoles qui leur sont réservées, au détriment des établissements scolaires laïcs dont certains ont été fermés. Les ultra orthodoxes, qui contrôlent déjà la très importante commission d’urbanisme à la municipalité, ont accéléré la construction de quartiers qui leur sont réservés, notamment à Jérusalem-Est annexée.
Les partis ultra orthodoxes israéliens ont remporté un succès sans précédent aux élections municipales à Jérusalem, au grand dam des laïcs qui redoutent que les religieux imposent leur loi, selon les résultats publiés mercredi. Le maire Ehud Olmert, un laïc du Likoud, le parti nationaliste du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a été réélu haut la main avec 60 % des votes face à son concurrent travailliste Shimon Shetreet. Mais pour la composition du conseil municipal, M. Olmert a subi une défaite cinglante. Sa liste n’a obtenu que trois mandats sur 31. Trois formations religieuses ont raflé 15 sièges, frôlant de peu la majorité absolue. Les travaillistes n’ont eu que deux sièges, et deux formations laïques de gauche s’en sont adjugé sept. Diverses listes se partagent les quatre autres sièges. Pour gérer...