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Actualités - CHRONOLOGIE

Clinton : oui, mais , à un dialogue avec l'Iran

Alors qu’Israël manifestait son inquiétude concernant une possible rapprochement entre Washington et Téhéran (VOIR PAGE 9), le président Bill Clinton s’est félicité, hier, de la volonté de conciliation affichée par son homologue iranien Mohamad Khatami et s’est déclaré favorable à un dialogue avec Téhéran, pourvu qu’il traite en profondeur des différends bilatéraux.

«J’ai trouvé tout à fait encourageante la déclaration de M. Khatami, et elle est la bienvenue», a déclaré le président américain à la presse.
«Je ne souhaite pas autre chose qu’un dialogue avec l’Iran, à condition que nous puissions avoir une discussion honnête sur les questions qui nous concernent».
Bill Clinton a toutefois souligné que les sujets de désaccord ne manquaient pas.
«Nous restons préoccupés par leur soutien au terrorisme, par les violentes attaques du processus de paix (au Proche-Orient), par la mise au point et l’acquisition d’armes de destruction massive. Et ces choses continueront à nous inquiéter», a-t-il ajouté, reprenant ainsi des propos déjà tenus dimanche par un porte-parole de la Maison-Blanche.
Par ailleurs, M. James Foley, porte-parole du département d’Etat, a opposé un démenti à des articles de presse selon lesquels Téhéran et Washington auraient eu des entretiens secrets depuis mai. Il a toutefois reconnu qu’en au moins trois occasions, des représentants des deux pays avaient participé à des discussions multilatérales à New York pour tenter de résoudre les conflits entre factions afghanes. James Foley a souligné qu’outre les Etats-Unis et l’Iran, six autres pays avaient participé à ces entretiens, organisés sous les auspices de l’ONU.
Depuis l’avènement de la République islamique, l’inimitié la plus totale oppose les deux capitales, dont les relations diplomatiques ont été rompues lors de la prise d’otages à l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran en 1980.
Mais Mohamad Khatami, chef de file de l’aile réformatrice du clergé iranien, a fait samedi un geste notable en direction de l’ex-«Grand Satan» en exprimant l’espoir d’ouvrir «un dialogue réfléchi» avec Washington.
«Je présente mes respects au grand peuple des Etats-Unis et j’espère pouvoir dans un proche avenir dialoguer et parler avec ce peuple. J’espère aussi que cela ne prendra pas trop de temps», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse organisée dans la foulée du récent sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI).
Les observateurs ont noté l’absence de référence au «Grand Satan» et autre «puissance arrogante» qui émaillaient rituellement les discours des prédécesseurs de l’actuel chef de l’Etat et qui fleurissaient toujours dans la bouche de l’ayatollah Ali Khameneï, guide spirituel de la République.
L’orateur n’a toutefois pas ménagé ses critiques à l’égard des dirigeants américains en déclarant que la classe politique des Etats-Unis refusait une telle ouverture et n’étaient de toute façon pas mûre pour cela.
«Le premier pas vers un dialogue, c’est que les hommes politiques américains comprennent leur époque. Ils sont hors jeu. C’est là le grand problème (...)», a-t-il ajouté.
Le président, qui avait battu ses adversaires conservateurs à la surprise générale lors de l’élection présidentielle de mai, a notamment critiqué la loi D’Amato. Celle-ci sanctionne les sociétés étrangères investissant 20 millions de dollars ou plus dans l’industrie iranienne des hydrocarbures. Elle a soulevé un tollé dans plusieurs pays.
De plus, il a exclu de céder un pouce de terrain sur la question proche-orientale, qui demeure l’une des principales pommes de discorde entre les deux pays. Il a en effet réitéré l’hostilité de Téhéran au processus de paix parrainé par les Américains.
«La République islamique d’Iran, parce qu’elle estime que les droits du peuple palestinien sont ignorés, croit que ce processus n’est pas juste. Il ne mènera nulle part», a-t-il affirmé.
A supposer que les problèmes politiques finissent par être réglés, un éventuel rapprochement américano-iranien passerait aussi par un règlement du contentieux sur les avoirs iraniens (11 milliards de dollars) gelés dans les banques américaines depuis la Révolution islamique. (Reuters - AFP)
Alors qu’Israël manifestait son inquiétude concernant une possible rapprochement entre Washington et Téhéran (VOIR PAGE 9), le président Bill Clinton s’est félicité, hier, de la volonté de conciliation affichée par son homologue iranien Mohamad Khatami et s’est déclaré favorable à un dialogue avec Téhéran, pourvu qu’il traite en profondeur des différends...