Mais il se peut que les choses changent. Le couturier français Jean-Charles de Castelbajac a créé une tenue papale qui, si elle est agréée, serait arborée par le Saint-Père, à l’occasion de la Journée mondiale de la jeunesse qui doit se dérouler en août prochain à Paris. Ce new-look est une idée du cardinal de Paris, Mgr Jean-Marie Lustiger, qui voudrait que cet événement, social et religieux, soit également une célébration de la culture française: beaux-arts, musique, architecture… et pourquoi pas la haute-couture. Alors, le cardinal a demandé à Jean-Charles de Castelbajac (…pape des tenues rock mais qui est catholique) une création papale. Le couturier a opté pour une chasuble blanche, comportant en son centre cinq rayures verticales, aux couleurs de l’arc-en-ciel: rouge, bleu, vert, jaune et orange. Chaque tonalité représenterait un continent. Il a également proposé 40 croquis de vêtements pour les 500 évêques et les 5.000 prêtres qui seront présents et un T-shirt pour les 500.000 jeunes qui doivent assister à cette journée. Le tout exécuté dans les coloris portés par le pape.
A noter que Jean-Paul II n’a pas encore fait savoir s’il apparaîtra dans la tenue signé de Castelbajac. Ni l’éminence en charge de la garde-robe du Saint-Père, Mgr Piero Marini. Ce prélat de 54 ans est en charge du Bureau de liturgie et de célébrations. A ce poste depuis 1985, il voyage toujours avec le pape et se trouve à ses côtés à chaque grand événement liturgique. C’est aussi lui qui, tous les matins, décide ce que le pape doit porter au-dessus de sa soutane blanche, au cours de ses différentes fonctions. Cette soutane est fournie par la maison Gamarelli spécialisée dans les habits sacerdotaux depuis 200 ans. Les chasubles des grandes cérémonies, richement brodées, sont exécutées à Florence et à Milan.
Il est relaté qu’à chaque élection d’un pape, le magasin Gamarelli envoie trois soutanes blanches de différentes tailles (petite, moyenne, grande) pour être sûr que le chef de l’Eglise, nouvellement désigné, apparaisse à l’aise dans ses habits devant la foule qui l’attend.
A noter que Jean-Paul II a fait une seule infraction au règlement vestimentaire en cours au Vatican. Il a remplacé les traditionnelles chaussures en cuir souple rouges (qui s’apparentent aux pantoufles) par des mocassins marron rougeâtre. Il y avait eu un précédent dans ce domaine: Léon X chaussait pour sa part des bottes de chasseur. Jean XXIII avait une autre fantaisie: il arborait une cape bordée de fourrure, qui avait été en cours uniquement au Moyen Age.
Le calendrier liturgique dicte les couleurs des accessoires (chasuble, étole) portés durant les divers services religieux. Depuis le deuxième Concile du Vatican, qui en avait appelé à la simplification, on s’en est tenu à cinq tonalités: le violet, le rouge, le noir, le vert et le blanc. De même qu’a été tombée la «cappa magna», ce grand manteau revêtu par les évêques, les cardinaux et le pape. Fait de tissu violet et doublé, d’hermine en hiver et de soie rouge l’été, sa traîne devait être portée par de petits pages, pour ne pas balayer le sol.
Ces temps d’opulence n’étant plus de mise, il fallait, selon de Castelbajac, «substituer à l’or et aux broderies, symboles d’une Eglise d’un autre temps, la notion de modernité et de démocratie, par le biais du jeu des couleurs».
Par ailleurs, il est de coutume que le pape offre les habits avec lesquels il officie aux autorités religieuses des pays qu’il visite. En sera-t-il de même au Liban?
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