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Actualités - CHRONOLOGIE

Pertes comptables en 1996 pour les trois grandes banques suisses

ZURICH (Suisse), 12 Mars (AFP). Les trois plus grandes banques suisses UBS, Crédit Suisse et SBS, on toutes trois affiché en 1996 pour la première fois de leur histoire une perte importante en dernière ligne de leur compte d’exploitation.
L’annonce de ces pertes n’est pas en rapport avec la polémique touchant actuellement la Suisse et ses banques, et leur rôle pendant la seconde guerre mondiale sur les avoirs juifs, ont estimé plusieurs analystes financiers.
«Les banques se sont observées et se sont emboîtées le pas pour faire table rase, sur la base notamment de réévaluations qui sont en cours depuis plus d’un an», a souligné Serge Ledermann, du groupe Union bancaire privée à Genève.
Mais si les trois banques ont affiché des pertes comptables, ces pertes ne sont pas non plus effectives, c’est-à-dire que les banques ont conservé leur richesse, ont aussi relevé les observateurs.
Les banques sont montées en première ligne en début d’année pour défendre leur image en proposant la création d’un fonds d’indemnisation pour les victimes de l’Holocauste avec 2 à 3% de leurs bénéfices 1995, soit — non compris les versements de la Banque nationale et de l’industrie suisses —, quelque 100 millions de francs suisses (70 M USD).
Pour autant, 1996 a été marqué par plusieurs changements de nature stratégique, ont souligné pour leur part les dirigeants des banques.
Les bénéfices peuvent cependant devenir des pertes suivant la façon de comptabiliser les provisions et réserves, les taux d’amortissements, les évaluations ou réévaluations des actifs (parc immobilier notamment) et des fonds propres, résume Serge Ledermann.
La volonté des banques suisses de faire partie des vingt premières banques au plan mondial doit aussi nécessairement, en même temps que l’arrivée aux commandes d’un nouveau management, se traduire dans les comptes, a estimé Pierre Tissot de la banque privée genevoise Lombard Odier et Cie.
L’Union de banque suisse avait annoncé une perte 1996 de 348 millions de francs suisses (248 M USD) contre un bénéfice de 1,68 milliard FS en 1995 (1,07 md USD) le 21 février dernier notamment «en raison de provisions exceptionnelles» de 3 mds FS (2,14 mds USD).
Le Crédit Suisse Group a annoncé le 5 mars dernier une perte dite «technique» de 2,4 mds FS (1,7 md USD) malgré une hausse de ses revenus de 17% en 1996.
La Société de banque suisse a mercredi indiqué que ses comptes 1996 présentent une perte «comptable unique purement technique» de 1,955 md FS (1,396 md FS), tout en se déclarant «très satisfaite» de la marche de ses affaires.
Les pertes peuvent réduire le stock des fonds propres des établissements, voire améliorer les ratios de rentabilité des fonds propres, selon les analystes.
Les provisions «pour coûts à venir potentiels» n’ont pas de limite dans la loi suisse, seule la méthode de comptabilisation doit être indiquée à la Commission fédérale des banques. Dans les trois cas, cette méthode a été différente, a-t-il été observé.
La SBS a mis l’accent sur la nécessité «d’accroître sa flexibilité financière». Elle a chargé son compte de résultat du coût d’un nouveau système de provisionnement des risques de crédit «ACRA» (Actuarial Credit Risk Accounting), fondé sur des méthodes actuarielles, pour plus de 2 mds FS (1,42 md USD). «Cette provision servira à compenser les fluctuations des besoins annuels réels par leur moyenne statistique prévisible», a indiqué le nouveau président du comité exécutif de la SBS Marcel Ospel mercredi.
1996 s’est cependant aussi traduit pour les banques suisses par des réorganisations profondes avec des séparations marquées entre les secteurs d’activité, surtout au Crédit Suisse et à la SBS.
Les banques suisses ont sacrifié un nombre record de postes de travail en Suisse pour mieux asseoir leur internationalisation, notamment l’UBS qui emploie déjà 7.682 à l’étranger sur son effectif total de 29.153 personnes.
ZURICH (Suisse), 12 Mars (AFP). Les trois plus grandes banques suisses UBS, Crédit Suisse et SBS, on toutes trois affiché en 1996 pour la première fois de leur histoire une perte importante en dernière ligne de leur compte d’exploitation.L’annonce de ces pertes n’est pas en rapport avec la polémique touchant actuellement la Suisse et ses banques, et leur rôle pendant la seconde...