Le 12 février, le président d’Estonie, Lennart Meri, vient à Paris pour plaider la cause de son pays. L’Estonie, comme les deux autres pays baltes (Lettonie, Lituanie), les pays du groupe de Visegrad (Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie), Malte et Chypre, ont déposé leur candidature à l’Union et ont conclu avec l’OTAN un accord de «partenariat pour la paix».
Les indépendances retrouvées des pays d’Europe centrale et orientale ont conduit à un début de rapprochement institutionnel, politique, économique et militaire des pays du continent européen.
De l’Europe de l’Est, l’Ouest a exigé, avant toute adhésion des adaptations rapides de son économie, du tout Etat au libéralisme concurrentiel.
A elle-même, l’Europe de l’Ouest s’est posée l’exigence d’une révision fondamentale de ses institutions avant tout agrandissement de la «maison commune européenne», selon l’expression de l’ancien président de l’URSS Mikhail Gorbatchev.
Cette exigence de rénovation, entamée en mars 1996 à Turin dans le cadre d’une conférence intergouvernementale (CIG), doit s’achever en principe en juin lors du sommet européen d’Amsterdam.
Les 16 membres de l’OTAN arrêteront, lors de leur sommet de Madrid en juillet, la liste des pays européens susceptibles de rejoindre l’OTAN à l’horizon 1999.
M. Chirac a entrepris plusieurs voyages en Europe de l’Est pour expliquer sa vision de l’Europe, et les nécessaires réformes de ses instances politiques et économiques (l’UE) ou militaires (OTAN).
A Varsovie en septembre, il a souhaité que la Pologne adhère à l’UE «dès l’an 2000». Un souhait plus politique que technique qu’il a émis également les 16 et 17 janvier à Budapest à propos de l’adhésion de la Hongrie et qu’il répétera, les 2 et 3 avril à Prague, comme l’a déjà fait savoir aux autorités tchèques son ministre des Affaires étrangères Hervé de Charette.
Le 5 février à Paris, devant le président roumain Emil Constantinescu, M. Chirac a confié son souhait de voir également la Roumanie rejoindre l’UE, sans avancer de date, et de la voir adhérer à l’OTAN «dans la première vague». Il le répétera à Bucarest les 21 et 22 février.
M. Chirac veut tout faire pour «saisir la chance historique de réunir l’Europe», souligne-t-on dans son entourage.
Cette réunification de l’Europe n’englobe pas nécessairement les mêmes espérances, à l’Ouest ou à l’Est du continent. Si les membres de l’UE ont ouvert largement la voie de l’Europe politique, certains candidats est-européens (République tchèque notamment) ont une vision plus libre-échangiste de leur association avec l’UE, profitable essentiellement à leur économie.
Vis-à-vis de l’OTAN, ces mêmes pays envisagent leur adhésion comme une garantie de sécurité contre l’éventuelle résurgence d’une menace russe.
A l’inverse, l’UE — et la France en particulier — plaide pour éviter toute reconstruction de blocs antagoniques et recherche un accord avec Moscou dans la mise en place d’une nouvelle «architecture européenne de sécurité».
Les 20 et 21 mars à Helsinki, les présidents Bill Clinton et Boris Eltsine s’en entretiendront avant un éventuel mini-sommet à cinq (Etats-Unis, Russie, Allemagne, Grande-Bretagne, France), proposé par Paris et Bonn.
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