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Actualités - CHRONOLOGIE

L'extrême-droite française redécouvre Saddam Hussein

BAGDAD, 29 Janvier (AFP). — Les délégations liées à l’extrême-droite française se bousculent en Irak: en cette fin du mois de janvier, pas moins de trois missions se sont rendues sur place pour, officiellement, y défendre les intérêts économiques français ou des causes humanitaires.
Le hall de l’hôtel al-Rasheed à Bagdad offrait ces derniers jours un spectacle étonnant. Le général Jeannou Lacaze, président d’un petit parti à la droite du parti néo-gaulliste RPR, accompagné de Gilbert Devèze, un ancien député européen Front national (FN), y croisait Jean-Michel Dubois, membre du bureau politique du FN, le parti de Jean-Marie Le Pen.
Un peu plus loin, Charles de Chambrun, ancien député Front national, rassemblait sa petite troupe, qui comptait d’ailleurs un ancien conseiller en communication de Jean-Marie Le Pen. La presse d’extrême-droite était elle aussi représentée cette semaine-là.
La plupart de ces missions professent une admiration non dissimulée pour l’Irak et affichent des buts économiques. Le général Lacaze, président de l’Union des indépendants, est venu cette fois à la tête d’une délégation d’entreprises de l’agroalimentaire dans ce pays où, à chacune de ses visites, il ne manque jamais de rencontrer le président Saddam Hussein.
Charles de Chambrun a, lui, expliqué être à Bagdad pour signer un contrat agricole. Depuis la fin 1996, l’embargo frappant l’Irak depuis la guerre du Golfe a été un peu assoupli: l’Irak peut exporter pour 2 milliards de dollars de pétrole et acheter, avec une partie de cet argent, vivres et médicaments.
Quant à Jean-Michel Dubois, il a tenté d’amener une ambulance à Bagdad. Président d’une association patronale affiliée au FN, la Fédération nationale Entreprise moderne et Libertés (FNMEL), il avait été parmi les premiers, bien avant l’assouplissement de l’embargo, à conduire des hommes d’affaires en Irak pour étudier les possibilités de commerce.

Dès 1990

Le soutien de l’extrême-droite française au régime irakien est ancien. Il s’est manifesté lors de l’invasion du Koweït, en août 1990: à l’époque, Jean-Marie Le Pen s’oppose à l’intervention occidentale et dénonce «l’engagement militaire français dans une aventure inconsidérée».
Ce soutien à un pays arabe, contre lequel la France est engagée militairement, est bien accepté à l’intérieur du FN, dont l’électorat est pourtant connu pour son rejet de l’immigration maghrébine et de l’islam.
Reçu à Bagdad par Saddam Hussein en novembre 1990, à la veille de la guerre du Golfe, Jean-Marie Le Pen plaidera par la suite sans relâche pour la levée de l’embargo international imposé à ce pays. En février 1991, alors que l’Irak est soupçonné d’employer des armes chimiques, il se refusera à condamner ces méthodes.
En octobre 1995, l’épouse de Jean-Marie Le Pen, Jany, fonde «S.O.S. Enfants d’Irak», organisation destinée à collecter des fonds pour les enfants irakiens. A la dernière fête annuelle du FN, un stand de l’association collectait les dons des sympathisants.
Au mois de mai 1996, le président du FN se rend une nouvelle fois à Bagdad et y rencontre de nouveau Saddam Hussein, aux côtés duquel il se fait photographier. Le président irakien rendra hommage «aux positions de principe constantes adoptées par M. Le Pen et ses compagnons en condamnant l’agression contre l’Irak».
BAGDAD, 29 Janvier (AFP). — Les délégations liées à l’extrême-droite française se bousculent en Irak: en cette fin du mois de janvier, pas moins de trois missions se sont rendues sur place pour, officiellement, y défendre les intérêts économiques français ou des causes humanitaires.Le hall de l’hôtel al-Rasheed à Bagdad offrait ces derniers jours un spectacle étonnant. Le...