Dans une conférence de presse, il a qualifié d’«incorrects» les propos du président égyptien Hosni Moubarak qui avait affirmé samedi que l’Ethiopie et l’Erythrée n’étaient pas impliquées dans les combats en cours dans l’est du Soudan et qu’il s’agissait d’«une affaire intérieure soudanaise».
Le Soudan, dont les relations diplomatiques sont rompues avec plusieurs de ses voisins africains et qui subit des sanctions diplomatiques de l’ONU, continue de chercher des appuis extérieurs.
Le vice-président soudanais Al-Zubaïr Mohammed Saleh, qui s’était rendu mercredi et jeudi au Caire, a remis dimanche au roi Fahd d’Arabie Séoudite un message du président soudanais, le général Omar el-Béchir.
Comme au Caire, M. Saleh se trouvait en Arabie Séoudite en même temps que les deux principaux dirigeants de l’opposition soudanaise, MM. Mohammed Osmane al-Mirghani et Sadek al-Mahdi, qui s’est enfui début décembre du Soudan.
Parallèlement, le Congrès national — contrôlé par les islamistes et principal organe politique du pays, essentiellement composé de représentants des diverses catégories socio-professionnelles — a annoncé un plan pour intensifier la mobilisation décrétée voilà une semaine, après la chute des villes de Kurmuk et Qeissan (Est), à la frontière avec l’Ethiopie.
L’opposition armée soudanaise a affirmé s’en être emparée seule et l’Ethiopie a démenti toute implication.
Sadek, le «fugitif»
Le Congrès national a décidé d’établir de nouveaux camps d’entraînement dans la capitale et les divers Etats du pays, ainsi que la poursuite de la collecte de fonds pour soutenir les forces armées et envoyer au front des délégations populaires ou des convois de médicaments et de nourriture, a rapporté la presse gouvernementale.
La semaine dernière, les universités avaient été fermées et les fonctionnaires ayant subi un entraînement militaire avaient été appelés à rejoindre les milices paramilitaires des Forces de défense populaires (FDP).
Selon la presse gouvernementale, les syndicats des professionnels de la santé ont récolté 260 millions de livres soudanaises (un dollar vaut officiellement 1.400 LS) pour soutenir les forces armées.
La télévision a montré samedi soir un meeting de médecins et d’infirmières scandant des slogans islamistes comme «Allah akbar» (Dieu est le plus grand). «La Illah illa Allah» (il n’y a d’autre dieu que Dieu) ou des appels au jihad.
Le secrétaire général du Congrès national, M. Ghazi Salah Eddine Atabani, a affirmé aux manifestants que le Soudan jouissait à l’étranger d’un «fort soutien». Il a accusé de trahison «le fugitif» Sadek al-Mahdi, lui reprochant son alliance avec «le renégat» John Garang, chef de la principale organisation de guérilla sudiste, l’Armée de libération populaire du Soudan (SPLA), qui «combat l’islam et assassine des enfants».
Dans des déclarations, le colonel Garang a annoncé que l’offensive de l’opposition dans l’est du Soudan visait à préparer un soulèvement populaire contre le régime de Khartoum, et assuré que «ni l’islam ni l’unité du Soudan ne sont en danger».
Parallèlement, le ministre de l’Irrigation Yagoub Moussa Abou Choura, cité par la presse, a affirmé que «l’agression éthiopienne» visait à contrôler le cours du Nil.
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