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Actualités - CHRONOLOGIE

L'Opposition serbe appelle les occidentaux à sanctioner Milosévic

BELGRADE, 13 Janvier (AFP). — La communauté internationale doit agir sur le président serbe Slobodan Milosevic comme elle l’a fait avec Radovan Karadzic, en le déclarant par exemple inéligible à toute future élection, a estimé un des chefs de l’opposition serbe, Mme Vesna Pesic.
Dans une interview avant son départ lundi pour une visite de deux jours en France, Mme Pesic a souhaité que «les pays démocratiques agissent avec M. Milosevic comme ils l’ont fait avec Radovan Karadzic», l’ancien leader des Serbes de Bosnie contraint l’an dernier de quitter la scène politique sous la pression internationale.
«Il faut punir Milosevic personnellement. Lui faire comprendre que l’époque de tels pouvoirs absolus est révolue», explique-t-elle.
Mme Pesic, une sociologue de 56 ans, dirige l’Alliance civique (GSS), un des trois partis de la coalition «Ensemble» qui proteste depuis près de deux mois contre l’annulation partielle des municipales, notamment à Belgrade.
Petite et vive, Mme Pesic est un peu devenue la «passionaria» du mouvement, s’adressant chaque jour depuis une estrade montée dans le centre de Belgrade à des milliers de manifestants en liesse.
C’est aussi le seul leader de l’opposition qui n’a jamais varié dans sa condamnation de l’extrémisme nationaliste et qui s’est constamment opposée à la guerre menée en Bosnie ou en Croatie au nom de la grande Serbie.
«Depuis le début, nous avons pris position contre la guerre. Nous l’avons fait et en Serbie et en Croatie, pays où nous avons trouvé un langage commun. C’est pour cela que je crois que nos manifestations pourraient être contagieuses», a déclaré Mme Pesic dans un entretien publié lundi à Zagreb par l’hebdomadaire croate indépendant, Feral Tribune.

Invitation en France

Avant de se rendre courant janvier en Italie et en Suède, elle a été invitée en France par le chef du Parti socialiste Lionel Jospin. Elle doit également être reçue au palais de l’Elysée par un conseiller du président Jacques Chirac.
Elle voudrait faire comprendre au public étranger que l’opposition serbe «se bat pour mettre en place les instruments d’une vie démocratique normale en Serbie», en premier lieu pour des «médias libres».
Opposée à des sanctions commerciales qui toucheraient l’ensemble du pays, Mme Pesic pense en revanche qu’il faut isoler le président serbe.
«La communauté internationale pourrait par exemple annoncer qu’elle ne reconnaîtra aucune nouvelle élection de M. Milosevic, à quelque fonction que ce soit, puisque lui-même ne reconnaît pas les résultats d’un scrutin municipal».
Elle suggère aussi que les autorités internationales «interceptent l’argent» que certains dignitaires sont selon elle «en train de cacher à l’étranger».
Pour Mme Pesic, les dernières concessions du régime ne sont qu’un leurre pour gagner du temps: «Milosevic ne va pas abandonner facilement, surtout la municipalité de Belgrade qui est un symbole important». «Nous savons qu’il est très résistant lorsqu’il pense que son pouvoir est menacé».
Selon elle, l’opposition peut encore mobiliser ses troupes «un certain temps» mais elle compte surtout sur un isolement de Milosevic au sein même du régime: «La crise prendra fin lorsque son entourage pensera qu’il a perdu la raison en isolant ainsi le pays, diplomatiquement et économiquement, pour de simples élections locales».
Selon Mme Pesic, les milieux d’affaires s’inquiètent de la tournure des événements et les partisans des réformes se recrutent désormais «y compris dans les rangs du Parti socialiste au pouvoir», comme l’a montré la récente prise de position du maire de Belgrade en faveur des contestataires.
Mais elle prévient: «Milosevic a une psychologie si particulière qu’il sera toujours difficile de prévoir ce qu’il va décider».
BELGRADE, 13 Janvier (AFP). — La communauté internationale doit agir sur le président serbe Slobodan Milosevic comme elle l’a fait avec Radovan Karadzic, en le déclarant par exemple inéligible à toute future élection, a estimé un des chefs de l’opposition serbe, Mme Vesna Pesic.Dans une interview avant son départ lundi pour une visite de deux jours en France, Mme Pesic a souhaité...