S’adressant à un parterre composé essentiellement de membres du Forum économique, d’hommes d’affaires, d’industriels et de commerçants, le président Hariri a déclaré que le but essentiel de ces entretiens consistait à éliminer les obstacles qui entravent le développement des exportations libanaises vers la Syrie, tels que les taxes qui sont imposées à l’entrée des camions libanais dont certaines ont pu être annulées ou réduites. Pour ce qui est de la question des taxes de passage, a-t-il poursuivi, elle est demeurée en suspens dans l’attente d’un surplus d’examen à l’issue duquel l’une des deux solutions suivantes serait adoptée: soit la réduction de cette taxe, soit l’établissement, par le Liban, d’une taxe similaire frappant l’entrée sur son territoire. D’ailleurs, devait préciser le président Hariri, plusieurs réunions sont nécessaires pour parvenir à un mécanisme permettant un développement sensible des échanges entre les deux pays. En tout état de cause, a-t-il encore dit, les textes de tous les accords qui ont été signés seront communiqués aux médias.
Abordant ensuite l’aggravation du déficit budgétaire, qui a dépassé en 1996 les 50%, le président Hariri l’a attribuée essentiellement aux conséquences de l’opération «Raisins de la colère» qu’Israël avait déclenchée en avril dernier, soulignant que le budget de 1997 sera sensiblement similaire à celui de l’année dernière.
Risque de guerre exclu
Interrogé sur la conjoncture régionale, le chef du gouvernement a estimé que s’il est vrai que le gouvernement israélien ne s’oriente pas résolument vers la paix, il demeure toutefois que le risque d’une guerre est exclu que ce soit contre le Liban ou contre la Syrie, parce que tous les conflits armés se sont révélés par le passé non payants, pour l’Etat hébreu, qu’il s’agisse de celui de 1982 ou de 1996. Cependant, a-t-il souligné, le gouvernement observera la prudence à ce sujet tout en poursuivant son œuvre de reconstruction.
Répondant ensuite à d’autres questions, le président Hariri a indiqué que les services au Liban restent moins chers qu’ailleurs, que l’orientation tend toujours vers la réduction des taux d’intérêt sur la livre libanaise et les bons du Trésor et qu’il n’est nullement question d’adopter l’impôt progressif.
Sur le plan social, le président Hariri a prôné la conclusion d’un nouveau contrat social entre l’Etat, le patronat et le mouvement syndical, soulignant que ce dernier devrait se soucier plutôt de l’augmentation des opportunités de l’emploi que de l’accroissement des prestations sociales. Pour ce qui est du Conseil économique et social, il a expliqué le retard de sa création par les tiraillements au sein du mouvement syndical, les syndicats sectoriels contestant la représentativité de la Confédération générale des travailleurs du Liban au sein de ce Conseil. Interrogé, en outre, sur la concurrence de la main-d’œuvre étrangère, le président Hariri a estimé que s’il est fait appel parfois aux ouvriers étrangers, c’est non seulement en raison du fait que leur rétribution est moins chère, mais aussi parce qu’ils posent moins de problèmes. Il a enfin annoncé la possibilité d’un compromis concernant les cotisations à la Caisse nationale de sécurité sociale.
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