Sur le terrain, les choses avancent, non sans mal, mais dans le sens d’un mieux-être de la femme entre autres et de son intégration dans le monde économique. En milieu rural, surtout, où son sort est encore semblable à ce qu’elle a connu depuis la nuit des temps et qui n’a plus de raison d’être aujourd’hui, au point de vue du respect de la femme autant que sur le plan économique. Ainsi, le plan de développement rural intégré de la région de Baalbeck-Hermel, induit par les Nations Unies, a proposé plus d’une solution pour promouvoir l’esprit d’entreprise des femmes et la création d’emplois qui leur sont adaptés. Mais aujourd’hui, c’est l’initiative des Pays-Bas qui contribue à l’amélioration de la condition des paysans libanais.
Le safran,
fleur du Liban
En effet, la condition des agriculteurs de la région et spécialement des femmes est déplorable et le taux d’accroissement de la population le plus rapide du pays. Le projet favorise l’intégration des femmes dans le développement économique de la région, créera des revenus et des emplois pour les femmes et améliorera leur niveau social et d’alphabétisation.
Cette plante spécifique qui n’a, en fait, jamais disparu du Liban a retrouvé sa place dans le cadre d’une agriculture ayant besoin de se diversifier et de s’orienter vers des cultures de ce type: à forte valeur ajoutée. La fleur de safran a été récoltée, début novembre, près du temple de Ishtar, à côté de la source du fleuve Adonis. Le développement de cette plante s’est surtout effectué dans la région de Baalbeck-Hermel, dans le Akkar et même le Liban-Sud. Cette culture remise au goût du jour devrait permettre d’intégrer un certain nombre de femmes de ces régions dans la vie active et procure des revenus complémentaires non négligeables à plusieurs familles libanaises. A l’origine de ce développement a été l’observation par un scientifique libanais, M. Jihad Issa, du sol du Liban qui est naturellement couvert par les crocus avec lesquels la fleur de safran est apparentée. Les analyses scientifiques du terrain qui ont suivi ont confirmé la qualité propice du terroir local pour cette plante. Pour autre preuve, l’existence d’un temple érigé en l’honneur de cette fleur précieuse, à Kéfraya (dans la Békaa), et nommé Tell al-Zaafaran. Autre indice de son importance à travers les siècles et de son origine (le pays du cèdre): les Phéniciens qui, eux-mêmes, ont introduit le safran en Europe.
Nouvelle sorte
de bulbe
En septembre dernier, une nouvelle sorte de bulbe, sélectionnée pour son rendement et ses qualités de résistance, a été livrée par des producteurs hollandais aux agriculteurs libanais. Ces nouveaux plants ont été distribués, encore de manière expérimentale, dans diverses localités, mais tout spécialement dans la région de Baalbeck-Hermel qui ressent un besoin accru de développement rural et des micro-entreprises. Des sociétés se sont d’ailleurs constituées spécialement pour assurer la gestion des projets et permettent une répartition équitable entre les paysans et les circuits de distribution et financiers. Toutefois, l’expertise des Pays-Bas est encore nécessaire pour optimiser ces cultures. Ainsi, plusieurs spécialistes sont chargés par l’ambassade du suivi de ces implantations.
Gérard DE
HAUTEVILLE
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