Après s’être entretenu mardi soir avec la direction du club qui a vainement tenté de le retenir, Keegan s’est éclipsé, ne laissant qu’un message aux supporteurs sur le serveur téléphonique de St-James Park.
«C’est ma décision et seulement ma décision. J’ai présenté ma démission à la fin de la dernière saison, mais la direction m’avait persuadé de rester. Je pense que j’ai emmené le club aussi loin que je le pouvais et cette décision est dans le meilleur intérêt de toutes les personnes concernées».
Les noms de Kenny Dalglish, son successeur à Liverpool à la fin des années 70, Brian Little, le manager d’Aston Villa, John Toshack, celui du Deportivo La Corogne, ou encore de Johan Cruyjff ont été immédiatement évoqués pour le remplacer. Mais c’est à Terry McDermott, son adjoint, son compère de toujours, qu’a été confiée d’ici là la responsabilité de l’équipe.
Si la rumeur d’une possible démission de Keegan circulait depuis quelques jours, la nouvelle a fait l’effet d’une bombe chez les fans des «Magpies», et ils étaient des centaines à se presser mercredi midi malgré le froid, devant les portes de St James Park, choqués, abattus, se passant le communiqué de son départ.
Newcastle avait certes traversé un mois de décembre difficile, mais le club pointait à la quatrième place du classement, à cinq longueurs de Liverpool, et était qualifié pour les quarts de finale de la Coupe de l’UEFA où il affrontera Monaco en mars.
Même si les «Magpies» s’étaient inclinés sur le fil face à Manchester United dans la course au titre la saison dernière, pour tous les «Geordies» (les habitants de Newcastle), Keegan était un héros, l’homme du renouveau, celui qui avait tiré le club des profondeurs de la deuxième division pour l’amener à cotoyer les grands.
Sa réussite en tant que manager, Keegan la devait bien sûr à sa connaissance du football, mais aussi, et peut-être surtout, aux milliards de Sir John Hall.
En 1992, ce richissime homme d’affaires était allé chercher Kevin «The Mighty Mouse» dans sa paisible retraite d’Espagne pour lui confier les clés de Newcastle et un inépuisable chéquier.
Keegan dépensa ainsi près de 60 millions de livres en cinq ans, et à grands coups de transferts spectaculaires comme Alan Shearer (15 millions à lui seul), Faustino Asprilla, Les Ferdinand, David Ginola, Philippe Albert), il bâtit une équipe au jeu attractif, tournée vers l’offensive mais aussi fragile défensivement.
Les plus commentés
Le CPL hors du gouvernement, mais pas de la vie politique ?
Affrontements à la frontière libano-syrienne : nouveau revers pour le Hezbollah ?
Lieu, timing et discours de Kassem : le Hezbollah donne des détails sur les funérailles de Nasrallah