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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Maroc déçu par l'aide insuffisante de l'Europe

LE MAROC DEÇU PAR L’AIDE
«INSUFFISANTE» DE L’EUROPE

RABAT, 31 Décembre (AFP). — 1996 aura été pour le Maroc une année de déception face à l’insuffisance de l’aide financière européenne, alors que le pays s’est engagé dans de vastes réformes destinées à mettre son économie à niveau et à éradiquer peu à peu la culture du cannabis dans le nord.

Le ministre des Finances, Mohamed Kabbaj, a ainsi récemment critiqué la «disparité» entre les 41 milliards d’écus alloués par l’Union européenne (UE) à l’intégration des économies des Etats membres et le milliard d’écus alloué à tous les pays du méditerranéen en appelant l’UE à «ne pas creuser davantage le fossé qui sépare les deux rives de la Méditerranée».
Il a également qualifié de «conservatrice» la décision récente de la Banque européenne d’investissement (BEI) de ne consacrer que 700 millions d’écus à tout le sud de la Méditerranée.
Le ministre marocain de l’Intérieur Driss Basri, qui a rencontré à Paris, à Rome et à Rabat ses homologues français, italien et espagnol au cours du seul mois de décembre, a pour sa part insisté sur la nécessité d’une aide substantielle des pays européens au développement du nord du Maroc, région où la culture du cannabis est répandue.
Sans cette aide, les résultats des campagnes engagées par le Maroc contre la contrebande, l’émigration clandestine et surtout le trafic de drogue resteront limités, souligne-t-on à Rabat de source gouvernementale.
Le patronat marocain, qui se prépare de son côté à affronter la concurrence dans le cadre de l’instauration prochaine de la zone de libre échange instituée par l’accord d’association entre le Maroc et l’UE conclu en 1995, estime lui aussi nettement insuffisante l’aide européenne destinée à mettre les entreprises marocaines à niveau.
Les organisations patronales attendent de la nouvelle politique euro-méditerranéenne «une contribution plus efficace au développement économique et social de leurs pays», souligne la déclaration finale d’un forum qui a réuni les 5 et 6 décembre à Marrakech des centaines d’entrepreneurs des deux rives du bassin méditerranéen.
«L’UE ne peut pas être le Père Noël», avait répondu pour sa part, lors de ce forum, Marc Piérini, un des membres de la Commission européenne.
Cette opinion est d’ailleurs partagée par Habib El Malki, un économiste président du Centre marocain de conjoncture (CMC-observatoire privé) qui a remis en cause les espoirs que les pays du Maghreb portent actuellement dans un futur partenariat euro-méditerranéen.
«L’Union européenne, qui tient aujourd’hui un discours méditerranéen, pratiquera par la force des choses une politique dictée par le poids grandissant des pays nordiques, de l’Europe centrale et orientale», a-t-il notamment souligné lors d’un colloque tenu à Rabat en décembre.
La Méditerranée, où existe «une mosaïque de problèmes», ne pourra pas devenir demain l’une des régions motrices de l’économie mondiale, avait encore souligné cet économiste qui préside également le Groupe d’études et de recherches sur la Méditerranée (GERM).
Mais les responsables marocains, malgré un certain malaise, espèrent toujours que l’UE répondra positivement à leur demande et révisera à la hausse les montants alloués à la mise à niveau de l’économie marocaine, en insistant notamment sur la stabilité politique et le dynamisme du pays dans une région stratégiquement importante pour l’Occident.
LE MAROC DEÇU PAR L’AIDE«INSUFFISANTE» DE L’EUROPERABAT, 31 Décembre (AFP). — 1996 aura été pour le Maroc une année de déception face à l’insuffisance de l’aide financière européenne, alors que le pays s’est engagé dans de vastes réformes destinées à mettre son économie à niveau et à éradiquer peu à peu la culture du cannabis dans le nord.Le ministre des Finances,...