Il suffit de voir le visage du grand intérieur des Bulls (2,11 m) s'illuminer à l'évocation de l'équipe nationale pour saisir que le jeune homme de bientôt 24 ans se languit d'enfiler le maillot bleu.
« Ah, l'équipe de France, ce serait vraiment bien ! s'exclame le fils de Yannick Noah. C'est quelque chose que j'ai très envie de faire et j'espère être bientôt contacté par le staff pour faire quelque chose avec eux cet été. »
« Jouer pour la France, ça a toujours été un rêve pour moi, renchérit Noah. Quelque chose dont j'ai envie depuis que je suis tout môme. Ce serait super. »
« C'est une équipe qui a beaucoup de potentiel, beaucoup de grands joueurs et sur le plan personnel, je pense que je pourrais progresser chez les Bleus », ajoute celui qui porte déjà du blanc et du rouge avec les Bulls.
Américain de naissance (New York), suédois par sa mère (Cecilia Rhode, ex-miss nationale), Noah, qui n'est pas comptabilisé comme « joueur international » par la NBA, est aussi désormais français de nationalité.
En juin dernier, le double vainqueur du championnat universitaire américain avec Florida (2006, 2007) avait été présélectionné pour les qualifications à l'Euro 2009, mais n'avait pas été libéré par les Bulls.
Les Français de NBA sont « chauds »
Il n'avait ainsi pas pris part en septembre à la décevante campagne de qualifications de l'équipe de France, qui va obliger les Bleus à jouer des repêchages meurtriers. Du 5 au 30 août, il faudra en effet ferrailler avec la Belgique, la Bosnie, le Portugal, la Finlande et surtout l'Italie, autre grand recalé, pour s'offrir la seule place qui reste disponible pour le championnat d'Europe en Pologne, lui-même qualificatif pour le Mondial 2010.
Et ne pas être de la partie à l'Euro signifierait pour les Bleus une absence de la scène internationale jusqu'en 2011 minimum..
À en croire le longiligne n° 13 des Bulls, qui profite actuellement de la blessure de Drew Gooden pour débuter les matches et améliorer sensiblement ses stats (8 rebonds, 8 points, 2,5 contres de moyenne depuis le 19 janvier), les Tricolores de NBA échangent beaucoup sur le sujet « Équipe de France ».
« Tous les Français en NBA sont en train d'en parler, assure Noah. Tous sont chauds pour aller en France cet été, pour faire la démarche. J'en ai déjà discuté avec Tony (Parker), avec Boris (Diaw). La situation serait idéale. »
Selon lui, les raisons de cette motivation sont la conséquence directe des mauvais résultats de l'équipe nationale : « Les joueurs français sont un peu déçus par les performances du moment. On veut prouver de quoi on est capable. »
Quant à savoir s'il ne s'agirait pas aussi d'une volonté de la part de ces « ambassadeurs » de France aux États-Unis de redresser la crédibilité de leur sport, très entamée au pays comparé à un football roi, un rugby en majesté et un handball princier, Noah coupe court: « Ça, c'est un truc de journalistes. »