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Irak : mesures de sécurité drastiques pour éviter des élections sanglantes

Les mesures de sécurité ont été renforcées vendredi à Bagdad, Mossoul et Diyala, les régions les plus dangereuses d'Irak, pour les élections provinciales de samedi après l'assassinat de trois candidats et de deux membres de la Commission électorale.

Dans la province septentrionale de Ninive, la police a interdit dès vendredi à l'aube la circulation automobile alors que cette mesure ne s'applique dans le reste du pays qu'à 22H00 (19H00 GMT) et se poursuit jusqu'à dimanche à 05H00 (03H00 GMT).

"Nous avons anticipé cette interdiction pour éviter toute violence", a indiqué à l'AFP le commandant Chabaane Daoud de la police de Mossoul.

Jeudi soir, des inconnus avaient abattu dans cette ville Hazem Salem Ahmad, candidat de la liste sunnite "Unité nationale irakienne", 51 ans. Cette coalition apolitique avait été initiée par Anouar al-Nidda, conseiller du Premier ministre pour les affaires tribales.

A Diyala (est), autre province instable, le général Ghareb al-Omairi, chef des opérations militaires, a confié à l'AFP "avoir déployé beaucoup de forces, multiplié les barrages de contrôle et renforcé la présence près des bureaux de vote".

Jeudi, à quelques km de la frontière iranienne, Abbas Farhan al-Joubouri, un candidat de la liste "Réforme et Développement" et deux membres de la Commission électorale avaient été tués.

A Bagdad aussi, la police et l'armée quadrillent la ville. Jeudi soir, Omar Farouk al-Ani, candidat sunnite du Front de la concorde irakienne, a été tué devant sa maison. Sur le mois écoulé, six candidats ont été tués.

La campagne a pris fin vendredi mais dans leur prêche les imams sunnites et chiites ont encouragé leurs fidèles à voter.

"Nous appelons le peuple, sunnite, chiite, arabe, kurde ou turcoman à voter", a déclaré dans la ville sainte de Najaf (centre), cheikh Sadredinne al-Qoubanchi.

"Il faut voter pour exprimer la volonté du peuple et ne pas répéter l'erreur des années vingt où la non participation (des chiites) avait conduit l'Irak à la dictature et à l'effusion de sang", a expliqué cet homme de religion proche du Conseil supérieur islamique d'Irak d'Abdel Aziz Hakim.

Il faisait allusion à l'interdiction ordonnée par les dirigeants religieux chiites à toute participation dans les structures de nouvel Etat irakien créé par les Britanniques sous prétexte qu'il s'agissait d'une occupation.

Chez les sunnites, qui ont refusé de participer au processus politique après l'invasion américaine de 2003, régnaient le même état d'esprit. "Dire que l'on ne va pas voter car cela légitime l'occupation est ridicule", assure dans une fatwa (avis religieux) cheikh Abdel Karim Zeidane, un fondateurs des Frères musulmans en Irak et doyen de la faculté de théologie à Sanaa au Yémen.

"Le peuple irakien a montré de manière écrasante sa détermination à conduire des élections libres et justes sans se laisser décourager par les tactiques d'intimidation", a déclaré pour sa part l'émissaire spécial en Irak du secrétaire général de l'ONU Staffan de Mistura.

Quelque 15 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour les premières élections en plus de trois ans. 14.431 candidats concourent pour les 440 sièges en lice dans les conseils provinciaux.

Les résultats des élections seront proclamés à partir du 3 février.

Les mesures de sécurité ont été renforcées vendredi à Bagdad, Mossoul et Diyala, les régions les plus dangereuses d'Irak, pour les élections provinciales de samedi après l'assassinat de trois candidats et de deux membres de la Commission électorale.
Dans la province septentrionale de Ninive, la police a interdit dès...