Cette photo prise et diffusée le 19 juin 2025 par les médias du Vatican montre le pape Léon XIV dans un champ lors d'une visite au Centre de transmission de Radio Vatican à Santa Maria di Galeria à Rome. Photo by AFP / Francesco Sforza/ VATICAN MEDIA
Un rapport d'économistes publié vendredi par le Vatican appelle à « s'attaquer aux crises de la dette » pour donner aux pays en développement plus de marge pour leurs « investissements essentiels ». Commandé en février par le pape François dans le cadre du Jubilé 2025, « année sainte » de l'Eglise catholique, ce rapport de 30 pages a été rédigé par une trentaine d'experts sous la direction du prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz.
« Dans l'ensemble du monde en développement, la charge moyenne des intérêts a presque doublé au cours de la dernière décennie », ont constaté les auteurs du rapport dans un communiqué. « Cinquante-quatre pays en développement consacrent aujourd'hui 10% ou plus de leurs recettes fiscales rien que pour en payer les intérêts. »
Pour les auteurs, « cette situation détourne les ressources d'investissements essentiels dans la santé, l'éducation, les infrastructures et la résilience climatique, privant ainsi des millions de personnes de soins vitaux, de nutrition et d'emploi. » Pour palier cette situation, le rapport invite les créanciers et les gouvernements débiteurs à « accepter des restructurations de la dette qui offrent un allègement suffisant et rapide ».
Il préconise également aux « institutions multilatériales, y compris le Fonds monétaire international (FMI) », de « modifier leurs pratiques » pour « mettre fin aux renflouements des créanciers privés. » Pour Joseph Stiglitz, cité dans le communiqué, « les experts s'accordent de plus en plus à dire que le système d'endettement actuel est au service des marchés financiers et non des populations. Cela risque de condamner des nations entières à une décennie perdue, voire pire. »
Au cours de ses 12 ans de pontificat, le pape François avait lancé des appels répétés pour annuler la dette des pays en voie de développement. Son successeur, Léon XIV, qui a choisi son nom en référence au père de la doctrine sociale de l'Eglise Léon XIII, avait dénoncé le « paradigme économique qui exploite les ressources de la Terre et marginalise les plus pauvres » lors de sa messe d'inauguration.
Les conclusions du rapport seront discutées lors de la quatrième conférence internationale sur le financement du développement, qui se tiendra à Séville début juillet, à l'Assemblée générale des Nations unies en septembre et au sommet du G20 à Johannesburg en novembre.