
Le président américain Donald Trump arrive pour signer une série de projets de loi relatifs aux normes d'émission des véhicules en Californie lors d'un événement dans la salle Est de la Maison Blanche, à Washington, le 12 juin 2025. Photo Chip Somodevilla /Getty Images North America /Getty Images via AFP
Le président américain Donald Trump a déclaré vendredi qu'il n'était pas préoccupé par le risque d’un embrasement régional au Moyen-Orient, après les frappes israéliennes en Iran. Dans un entretien téléphonique à l'agence Reuters, l'homme fort des États-Unis a affirmé qu'il était « au courant de tout », ajoutant avoir « tenté d’éviter à l’Iran l’humiliation et la mort. »
Le chef de la Maison Blanche a même indiqué sur son réseau Truth Social avoir donné à l’Iran un « ultimatum de 60 jours » pour conclure un accord nucléaire et que Téhéran « dispose désormais d’une seconde chance ». « Il y a deux mois, j’ai donné à l’Iran un ultimatum de 60 jours pour « conclure un accord », a-t-il écrit. « Ils auraient dû le faire ! Aujourd’hui, c’est le 61e jour. Je leur ai dit ce qu’il fallait faire, mais ils n’y sont tout simplement pas parvenus. Ils ont peut-être désormais une seconde chance ! », a-t-il ajouté.
Le président républicain a cependant affirmé qu’il n’était « pas trop tard » pour que l’Iran conclue un accord. Il a précisé qu’une rencontre entre responsables américains et iraniens était toujours prévue dimanche, mais qu’il n’était pas certain qu’elle ait lieu.
Dans un appel téléphonique au chef correspondant à Washington d'ABC News, Donald Trump a qualifié l’attaque israélienne contre l’Iran d’« excellente ». « Nous leur avons donné une chance et ils ne l’ont pas saisie », a-t-il déclaré. « Ils ont été frappés durement, très durement. Aussi fort qu’on puisse l’être. Et ce n’est pas fini. Il y en aura beaucoup d’autres. » Interrogé sur la participation de son pays à l’attaque, M. Trump a répondu : « Je ne veux pas commenter cela. »
L'homme fort des États-Unis a par ailleurs exhorté Téhéran à « conclure un accord avant qu'il ne reste plus rien », prévenant que les prochaines « attaques » israéliennes seraient « encore plus brutales ».
Revenir à la table des négociations
« Il y a déjà eu énormément de morts et de destructions, mais il est encore temps de faire que ce massacre, y compris de prochaines attaques planifiées encore plus brutales, cesse », a poursuivi le président américain sur Truth Social. Dans ce long message, il affirme avoir donné à l'Iran « opportunité après opportunité de conclure un accord ».
« Je leur ai dit, dans les termes les plus forts : 'Faites-le'. Mais peu importe à quel point ils ont essayé, peu importe à quel point ils ont été proches, ils ne sont tout simplement pas parvenus à le faire », a-t-il affirmé. « Je leur ai dit que cela serait bien pire que tout ce qu'ils avaient connu, anticipé ou ce qu'on leur avait dit, que les États-Unis fabriquent les meilleurs équipements militaires et les plus destructeurs que personne d'autre au monde, DE LOIN, et qu'Israël en a beaucoup, et que beaucoup d'autres vont encore arriver - et qu'il savent comment les utiliser ».
Selon Donald Trump, « certains Iraniens de la ligne dure ont parlé avec courage mais ils ne savaient pas ce qui allait arriver. Ils sont tous MORTS maintenant, et cela ne va faire qu'empirer ! » « Plus de mort, plus de destruction, FAITES-LE, AVANT QU'IL NE SOIT TROP TARD », conclut son message.
Plus tôt, Donald Trump avait confié à la chaîne Fox News avoir su en amont qu'Israël allait conduire des frappes en Iran. « L'Iran ne peut pas pas avoir la bombe nucléaire et nous espérons revenir à la table des négociations. Nous verrons », avait-il déclaré, cité vendredi par la chaîne de télévision américaine sur son site.
La veille, M. Trump avait déclaré à des journalistes qu’il espérait qu’ « Israël n’attaquerait pas l’Iran ». De nombreux médias américains avaient alors rapporté que le président US avait exhorté Benjamin Netanyahu à ne pas lancer l’attaque, dans l’espoir que la diplomatie aboutirait à un accord.
« Je ne veux pas qu’ils y aillent, car cela ferait tout capoter », avait-il affirmé jeudi. L’Iran et les États-Unis devaient entamer un sixième cycle de négociations nucléaires dimanche. Des responsables iraniens ont déclaré aux médias d’État que la délégation de leur pays ne participerait plus aux discussions prévues dimanche, alors que le républicain continue de plaider pour un retour des négociateurs iraniens à la table des pourparlers.
Au cours de son premier mandat, Donald Trump avait retiré en 2018 les États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien (JCPOA). « Il a souligné que les États-Unis étaient prêts à se défendre et à défendre Israël si l'Iran ripostait », d'après Fox News. Et disait surveiller toutes les représailles, avec le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) placé en état d'alerte élevé. Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio avait souligné plus tôt dans la journée que les États-Unis n'étaient pas impliqués dans l'attaque. Donald Trump devait réunir vendredi son conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, à Washington.