Les représentants de l'Union européenne, Anthony Dawes, Josephine Norris et Bernhard Hofstotter se tiennent debout alors que la Grande-Bretagne et l'Union européenne font face à une audience à la Cour permanente d'arbitrage dans le premier différend commercial post-Brexit qui a été soumis à l'arbitrage au sujet d'une interdiction de capturer des lançons dans les eaux britanniques, à La Haye, Pays-Bas, le 28 janvier 2025. Photo d'archives REUTERS/Piroschka van de Wouw
Un ministre britannique a déclaré dimanche que le gouvernement pourrait "s'aligner" sur les règles de l'UE dans certains domaines, tandis que les partis d'opposition ont accusé le Premier ministre Keir Starmer de "capitulation", avant un sommet inédit à Londres. M. Starmer, qui accueille lundi le premier sommet UE-Royaume-Uni post-Brexit, s'apprête à signer cette semaine un nouvel accord multisectoriel avec l'Union européenne, dont les contours restent flous.
La réunion à Londres vise à convenir des étapes vers une relation plus étroite entre le Royaume-Uni et le bloc de 27, cinq ans après leur divorce acrimonieux. Le ministre des relations avec l'Union européenne, Nick Thomas-Symonds, a déclaré à la BBC que les détails de l'accord étaient encore en cours d'élaboration. Le gouvernement travailliste a adopté une approche pragmatique, "quand il est dans notre intérêt national de nous aligner sur des normes communes afin de faciliter les échanges et de permettre aux entreprises (...) de commencer à commercer à nouveau avec l'UE", a-t-il expliqué.
M. Starmer a exclu de rejoindre l'union douanière et le marché unique, mais a suggéré que le Royaume-Uni était prêt à s'aligner sur les réglementations de l'UE concernant les produits alimentaires et agricoles. Downing Street a avancé qu'un accord aiderait les producteurs britanniques "qui font face à des formalités administratives et à des contrôles alors qu'il s'agit d'exporter vers notre partenaire commercial le plus proche et le plus important", et ferait baisser les prix.
Les diplomates de l'UE à Bruxelles cherchent à obtenir que la Grande-Bretagne garde ses eaux ouvertes pour les pêcheurs européens en échange d'un assouplissement des contrôles sur certaines importations alimentaires en provenance du Royaume-Uni. "Il semble que nous abandonnions nos quotas de pêche et que nous devenions une entité soumise aux règles de Bruxelles", a réagi la dirigeante du Parti conservateur, Kemi Badenoch.
Avec le dirigeant du parti anti-immigration Reform UK, Nigel Farage, elle a qualifié le futur accord de "capitulation", les deux déclarant qu'ils l'abandonneraient s'ils étaient élus. Sur la question épineuse d'un programme de mobilité des jeunes, Nick Thomas-Symonds a estimé que cela devrait être traité de manière "intelligente et contrôlée". Bruxelles serait favorable à un accord permettant aux jeunes Européens âgés de 18 à 30 ans d'étudier et travailler temporairement au Royaume-Uni, et aux jeunes Britanniques de faire de même dans l'UE.
Mme Badenoch a dit craindre qu'un tel programme ne réintroduise la politique européenne de liberté de circulation "par la petite porte". M. Thomas-Symonds a rejeté cette critique, soulignant que le Royaume-Uni avait déjà 13 programmes de mobilité des jeunes avec d'autres pays. "Personne ne suggère, même de loin, qu'il y a liberté de circulation avec ces pays, ce n'est absolument pas le cas", a protesté le ministre.
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