Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot (gauche), reçu par le président algérien Abdelmajid Tebboune à Alger, le 6 avril 2025. AFP PHOTO / HANDOUT / MINISTRY FOR EUROPE AND FOREIGN AFFAIRS (MEAE)
Le renseignement intérieur français incrimine dans un rapport d'enquête un ancien haut responsable de l'ambassade algérienne à Paris dans l'enlèvement, en 2024 près de la capitale, d'Amir Boukhors, opposant au régime d'Abdelmadjid Tebboune, a appris l'AFP de source proche du dossier mardi.
Dans cette enquête menée par un juge antiterroriste parisien ayant déjà abouti mi-avril à trois inculpations, cette source a précisé à l'AFP mardi que la DGSI met en cause un quatrième protagoniste non poursuivi à ce stade: S. S., présenté comme un « sous-officier algérien de la DGDSE », un service de renseignement de ce pays, âgé de 36 ans.
Il aurait été présent à Paris « sous la couverture diplomatique de Premier secrétaire » de l'ambassade d'Algérie, mais n'a pas été arrêté. Il n'est possiblement plus en France et pourrait faire valoir une éventuelle immunité diplomatique.
Sollicitées, les autorités algériennes n'ont pas répondu à l'AFP sur le cas de cet homme. L'influenceur et opposant Amir Boukhors, dit « Amir DZ », avait été enlevé le 29 avril 2024 en région parisienne, puis relâché le 1er mai. Trois hommes, dont un agent consulaire algérien, ont été mis en examen mi-avril pour arrestation, enlèvement, séquestration, en relation avec une entreprise terroriste.
Dans son rapport du 11 avril, la DGSI affirme que S. S. aurait été appelé par l'un des mis en cause « alors que commençait la séquestration », ou aurait participé à un « débriefing » à quatre, « deux heures après l'enlèvement ».
S. S. a aussi retiré cette nuit-là à la banque 2.000 euros possiblement pour rémunérer les geôliers d'Amir Boukhors. Le téléphone du Premier secrétaire a aussi borné plusieurs fois près du domicile d'Amir Boukhors et d'un bar où il avait ses habitudes, plus d'un mois avant l'enlèvement.
Installé en France depuis 2016, Amir Boukhors, 41 ans et un million d'abonnés sur TikTok, fait l'objet de neuf mandats d'arrêt internationaux d'Alger qui veut le juger, notamment pour escroquerie ou infractions terroristes. En 2022, la justice française a refusé son extradition, et le pays lui a accordé l'asile politique en 2023.
Sollicité par l'AFP, son avocat Eric Plouvier a dénoncé « une atteinte violente à l'intégrité physique d'un réfugié politique en France et une grave atteinte à la souveraineté française » et demande la « délivrance de mandats d'arrêt ». Ces révélations ont nourri la crise diplomatique dans laquelle Alger et Paris s'enfoncent depuis des mois.
Le renseignement intérieur français incrimine dans un rapport d'enquête un ancien haut responsable de l'ambassade algérienne à Paris dans l'enlèvement, en 2024 près de la capitale, d'Amir Boukhors, opposant au régime d'Abdelmadjid Tebboune, a appris l'AFP de source proche du dossier mardi.Dans cette enquête menée par un juge antiterroriste parisien ayant déjà abouti mi-avril à trois inculpations, cette source a précisé à l'AFP mardi que la DGSI met en cause un quatrième protagoniste non poursuivi à ce stade: S. S., présenté comme un « sous-officier algérien de la DGDSE », un service de renseignement de ce pays, âgé de 36 ans.Il aurait été présent à Paris « sous la couverture diplomatique de Premier secrétaire » de l'ambassade d'Algérie, mais n'a pas été arrêté. Il n'est possiblement plus...