
Le drapeau des Forces Libanaises. Photo ANI
Les Forces libanaises (FL) ont vivement critiqué les propos tenus dimanche par le député du Hezbollah Ali Fayad concernant la popularité présumée du parti chiite, réaffirmant que la « souveraineté » du Liban doit passer par le monopole des armes aux mains de l'État.
Dans une prise de parole à Halta, dans le caza de Hasbaya au Liban-Sud pendant les obsèques d'un combattant du Hezbollah, le parlementaire chiite avait indiqué que « personne ne devrait sous-estimer la puissance et la base populaire de la résistance et du Hezbollah, celui-ci étant toujours le plus grand parti au niveau populaire dans ce pays ».
Dans leur réponse, les FL ont souligné que le Hezbollah ne peut pas être si populaire tant qu'il « insiste, contrairement à l’opinion de l’immense majorité des Libanais, pour conserver ses armes, lesquelles se sont révélées totalement inefficaces ». « L'État, représentant effectif du peuple libanais, est seul habilité à identifier les sources de force ou de faiblesse du Liban, et non un parti en particulier », ont-ils ajouté.
Concernant la question des armes au nord du Litani, qui pour le parti chrétien devrait rester une « affaire souveraine » interne au Liban, les FL ont rappelé au député que « la souveraineté est au cœur de l'accord de Taëf, qui stipule très clairement la nécessité pour l'État de détenir seul les armes sur l'ensemble du territoire national ». L'accord de Taëf, rappelle-t-on, avait mis un terme à la guerre civile (1975-1990) et prévoyait le désarmement de toutes les milices. « Le monopole des armes par l'État est une question de souveraineté qui n'a aucun lien avec les États étrangers », ont insisté les Forces libanaises, qui accusent le Hezbollah de chercher à « attiser les divisions internes et provoquer des dissensions ».
« On dirait que certains vivent sur la lune ou sur une autre planète, et qu'ils ignorent totalement les douleurs et les souffrances du peuple libanais, à commencer par celles des habitants du Sud », ont conclu les FL.
Le président Joseph Aoun avait dernièrement exprimé le souhait de faire de 2025 l'année du « monopole d'Etat sur les armes ». Le Premier ministre Nawaf Salam, lui, avait déclaré que « l'État libanais est seul maître de la décision de guerre et de paix, et la seule partie autorisée à posséder des armes. » Un accord de cessez-le-feu a mis fin, le 27 novembre 2024, à plus d'un an d'hostilités, dont deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, qui en est sorti très affaibli. Il prévoit notamment le démantèlement de l'infrastructure militaire du parti chiite entre le fleuve Litani et la frontière israélienne, à une trentaine de kilomètres au sud, ainsi que le retrait des forces israéliennes du sud du pays. Washington fait pression sur les autorités libanaises pour qu'elles poussent au désarmement du Hezbollah. L'armée israélienne s'est maintenue dans plusieurs positions au Liban-Sud et continue de mener des frappes, affirmant cibler la formation pro-iranienne.
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