Michael Anton, intellectuel conservateur d'origine libanaise, a été nommé jeudi dernier à la tête de l’équipe technique américaine chargée des négociations avec l’Iran sur son programme nucléaire, à la veille du troisième cycle de pourparlers sur le nucléaire iranien sous médiation omanaise, tenue samedi. L'information a été rapportée par le média américain Politico, qui cite deux responsables américains ayant requis l’anonymat.

Celui qui a été choisi comme directeur de la planification stratégique au département d’État le 20 janvier 2025, jour de l'entrée en fonction de Donald Trump en tant que président des États-Unis, a ainsi pris cette semaine la tête d'une équipe d'une douzaine de fonctionnaires chargée des discussions techniques avec l'Iran, visant à imposer des restrictions au programme nucléaire de Téhéran en échange d'un allègement des sanctions américaines, relate Politico.

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Pourtant, celui qui a également des origines italienne et grecque, n'a pas de formation en sciences nucléaires. Que sait-on de lui ?

Un conservateur et anti-immigration 

Michael Anton, 55 ans aujourd'hui, est un soutien de la première heure de Donald Trump. En septembre 2016, il rédige sous le pseudonyme de Publius Decius Mus, pour une revue conservatrice américaine, un essai qui connaîtra un important succès dans les rangs conservateurs, intitulé « The Flight 93 election », dans lequel il perçoit l'élection de Donald Trump comme nécessaire afin d'éviter la fin du conservatisme et des « valeurs » américaines.

Celui qui a servi quatre ans au sein du Conseil de sécurité nationale sous l'administration de George W. Bush entre 2001 et 2005 est un farouche opposant à l'immigration. 

Dans un autre essai publié en 2016, nommé « Toward a Sensible, Coherent Trumpism » (Vers un trumpisme sensé et cohérent), là aussi sous le même pseudonyme, il écrivait que la « « diversité » n'est pas « notre force », (mais) une source de faiblesse, de tension et de division », soutenant que « l'Amérique n'est pas une « nation d'immigrants » (mais) à l'origine une nation de colons, qui a ensuite choisi d'admettre des immigrants ». Sur le plan de l'économie, l'immigration « tire(rait) les salaires américains vers le bas, coûte(rait) des emplois aux Américains et rédui(rait) leur niveau de vie ». Il dévoile également ses vues résolument isolationnistes en matière de politique étrangère dans cet essai. 

L'identité du pseudonyme de « Publius Decius Mus » a été révélé par l'hebdomadaire The Weekly Standard en février 2017, comme le rappelle le site américain Common Dreams. Il a lui-même confirmé cette information dans un entretien au Politico en avril 2017.

Critique virulent de l'islam 

Dans le même essai « Vers un trumpisme sensé et cohérent », Michael Anton fait part de critiques virulentes à l'égard de « l'islam », envisagé comme un tout cohérent et perçu comme fondamentalement dangereux : « L’islam n’est pas une « religion de paix » ; c’est une foi militante qui exalte la conversion par l’épée et inspire des milliers d’actes terroristes — et des millions d’autres à les soutenir ou à y sympathiser » affirme-t-il. 

En mars 2016, il jugeait qu’il était « insensé » d’autoriser l’immigration musulmane après les attentats terroristes du 11 septembre 2001, écrivant que « Oui, bien sûr, tous les musulmans ne sont pas des terroristes, blabla, etc. Même ainsi, quel bien l’immigration musulmane a-t-elle apporté aux États-Unis et au peuple américain ? Si nous avions véritablement besoin de plus de main-d’œuvre — ce qui est manifestement faux —, pourquoi aurait-il été nécessaire d’en importer du monde musulman ? », rapporte le site Common Dreams. « Trump seul, parmi les grandes figures politiques, a osé dire que tout cela est absurde » lançait-il alors.

Lors du premier mandat Trump (2017-2021), Michael Anton a travaillé au sein du Conseil de sécurité nationale, en tant que conseiller adjoint pour la communication. Il avait auparavant travaillé douze ans dans le secteur privé, occupant divers postes dans les domaines des médias et de la finance, notamment pour la société d'investissement BlackRock.