
Un manifestant tenant une photo de Mahmoud Khalil, lors d'un sit-in de à New York, le 24 avril 2025. Photo Michael M. Santiago / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / via AFP
Les agents des autorités de l'immigration aux États-Unis qui ont interpellé l'activiste pro-palestinien Mahmoud Khalil, à New York le 8 mars dernier, n'avaient pas de mandat d'arrêt, selon les informations d'un dossier judiciaire cité vendredi par le média américain Axios.
Des avocats de ces agents du Département de la sécurité intérieure (Department of Homeland Security, DHS) ont estimé, selon ce dossier, qu'ils n'étaient pas tenus de disposer d'un mandat judiciaire avant de placer M. Khalil, l'étudiant de Columbia, en détention. « Les agents faisaient face à des circonstances urgentes justifiant une arrestation sans mandat ; il est courant et habituel pour le DHS de traiter entièrement le dossier d'une personne une fois celle-ci en détention », ont écrit les avocats dans le document initialement déposé devant un tribunal de l’immigration mercredi, puis transmis à un tribunal fédéral jeudi.
Les avocats ont soutenu que les agents avaient des raisons de croire que M. Khalil « s’échapperait avant qu’ils ne puissent obtenir ce mandat » lorsqu’ils l’ont abordé dans le hall de son immeuble à New York. Ce mandat a finalement été reçu après le placement en détention de l'activiste d'origine syrienne, détendeur d'une carte verte (green card), et son transport dans un bureau de la police de l'émigration et des douanes (Immigration and Customs Enforcement (ICE).
Mahmoud Khalil faisait partie des meneurs des manifestations pro-palestiniennes à l'Université de Columbia au cours des derniers mois. Son arrestation a suscité une vague d'indignation à travers les États-Unis, notamment parmi les défenseurs de la liberté d'expression.
L'avocat de M. Khalil, Marc Van Der Hout, soutient de son côté que les agents avaient affirmé à son client qu'ils étaient bien en possession d'un mandat lors de son arrestation et que cela avait été inscrit dans le procès-verbal de cette arrestation. « L’aveu du gouvernement est stupéfiant, et il est absolument scandaleux qu’ils aient tenté d’affirmer devant le juge de l’immigration – et le monde – dans leur premier dépôt du rapport d’arrestation qu’un mandat existait alors qu’il n’en était rien », a déclaré Marc Van Der Hout, dans un communiqué, selon lequel cette situation « devrait, conformément à la loi, entraîner la fin de la procédure » contre Mahmoud Khalil.
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